L’Agriculture de Madagascar reste caractérisée par une production essentiellement fournie par de petits exploitants, travaillant sur moins de 1,14 hectares de terre. Les paysans sont particulièrement handicapés par un faible recours aux intrants, une mauvaise qualité de semences, une baisse de la fertilité des sols, une dégradation des systèmes d’irrigation, et des pratiques culturales non performantes sans parler des contraintes majeures liées aux cataclysmes naturels… Très peu de producteurs recourent au circuit formel de crédit. Or, le manque de crédit inhibe la capacité de ces paysans à produire efficacement. Les paysans se trouvent ainsi bloqués même pour la satisfaction des besoins les plus élémentaires dans la chaîne de production, comme acheter des intrants ou stocker la production en attente de meilleurs prix à différentes périodes de l’année.
En 2001, le PSDR est venu avec un nouvel espoir de pouvoir redresser cette situation de paupérisation accrue du monde rural malagasy. Il finance d’innombrables activités, regroupées sous les catégories d’activités agricoles, non agricoles, et d’infrastructures productives. Dans le cadre de sa mission, le projet vise à accroître les revenus des groupements de producteurs et à réduire la pauvreté en milieu rural. Plusieurs groupements, réalisant des sous-projets à activités agricoles et non agricoles, ont de ce fait pu bénéficier d’un appui du PSDR pour l’amélioration de leur production.
Actuellement, sept ans après les premiers pas de mise en œuvre, en dépit des efforts émis et des sommes injectées dans le système, le nombre de sous-projets réussis est largement inférieur aux prévisions , de telle sorte qu’au terme de sa première phase, le projet présente un bilan quelque peu critique. Vis-à-vis de cette situation, la question est de savoir pourquoi peu de sous-projet aboutissent aux résultats escomptés ? Elle constitue justement la question de recherche de la présente étude.
Pour ce faire, le cas de 39 OP répartis au niveau de 26 Communes Rurales de la Région de la Haute Mahatsiatra a été pris. Ces OP exercent des SP de type générateur de revenu touchant majoritairement l’agriculture, notamment les systèmes diversifiés de culture, allant de l’arboriculture aux cultures vivrières passant par la riziculture et les cultures pluviales.
ENQUETE FORMELLE
lle est caractérisée par l’enquête auprès des groupements ou l’enquête définitive. Toutes les préparations théoriques achevées, la descente sur terrain fut aussitôt entamée. L’enquête a été planifiée de la périphérie au centre c’est-à-dire commencer avec les groupements éloignés et finir avec ceux plus proches.
Organisations paysannes enquêtées
L’enquête a été conduite auprès 39 OP réalisant des activités agricoles diversifiées. Elles ont été sélectionnées à partir d’un échantillonnage aléatoire établi sur une liste de sous-projets disponible au niveau de l’UIREP3. La carte suivante présente la localisation géographique des communes concernées par les sous projets.
D’après la carte, l’enquête s’est déroulée au niveau de six Districts de la Région Haute Mahatsiatra, à savoir : Ambohimahasoa, Ambalavao, Isandra, Vohibato, Lalangina, Ikalamavony et a concerné vingt six Communes rurales. Le District d’Ambohimahasoa connaît le plus grand nombre de commune enquêtée, huit au total, avec dix sept groupements concernés. Le Distrcit de Lalangina suit avec six communes enquêtées, un groupement par commune a fait l’objet d’investigation. Le reste des OP se répartit dans les 4 Districts restant avec : 4 pour Ambalavao au niveau de 3 Communes, 6 pour Isandra au niveau de cinq Communes, 3 pour Ivohibato au niveau de 3 Communes et 3 pour Ikalamavony au niveau du chef lieu de la Commune.
Difficultés rencontrées
Aucun problème majeur n’a été rencontré durant la réalisation de l’enquête. Toutefois, certaines difficultés méritent d’être mentionnées, entre autres :
• la non-disponibilité de certains membres des OP pour les entretiens. L’intervention a coïncidé avec les opérations culturales importantes notamment la préparation des rizières, le repiquage du riz et/ou les travaux culturaux sur tanety ;
• le non intérêt de certaines OP à l’enquête. Il faut noter que parallèlement à l’intervention, l’équipe du DRDR de la Haute Mahatsiatra a effectué un diagnostic auprès de ces OP pour identifier leurs forces et faiblesses.
EXPLOITATION DES DONNEES COLLECTEES
L’exploitation est caractérisée par le dépouillement, l’apurement et le traitement des données recueillies.
Dépouillement
Il consiste principalement à saisir les données recueillies sur ordinateur à travers le logiciel EXCEL. Des données en support électronique acquises auprès de l’UIREP ont été combinées avec celles issues de l’enquête. Ces données concernaient surtout les informations trop détaillées dont les paysans se souvenaient que très vaguement. Elles ont également servi comme outil de confrontation avec les données collectées.
Apurement
Il a été conduit après le dépouillement ; l’objectif est d’obtenir des données plus réalistes et plus uniformisées ; les réponses exagérées ont été de ce fait normalisées, par exemple, les productions surévaluées, les surfaces exploitées surestimées,…
Traitement
C’est de loin l’étape la plus importante et la plus indispensable de l’analyse de données. Un résultat concluant implique :
• une bonne méthode de traitement, par choix des données de base les plus significatives vis-à-vis du résultat attendu ; par considération des critères les plus pertinents pour les évaluations,
• un bon choix de logiciels, pour ce travail, des logiciels qui ont déjà fait leur preuve ont été utilisés : WORD pour les textes, EXCEL pour la saisie des données brutes et les calculs, XL-STAT pour l’étude de la corrélation inter-variables afin de faire sortir la logique de réussite des SP.
• une très bonne maîtrise de ces logiciels et des outils informatiques. Moyennant du traitement, des graphes et des tableaux plus lisibles sont ressortis des données brutes.
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