L’hyperthyroïdie est définie comme un hyperfonctionnement de la glande thyroïde, majorant la production hormonale, conduisant à un état de thyrotoxicose responsable d’inconfort et de possibles complications, notamment cardiaques et ophtalmiques.
Le traitement de l’hyperthyroïdie fait appel essentiellement aux antithyroïdiens de synthèse, à l’iode radioactif, et à la chirurgie. Le but du traitement chirurgical est d’obtenir une euthyroïdie durable, avec le minimum de morbidité récurrentielle et parathyroïdienne. Le traitement chirurgical, variable selon l´étiologie, est globalement dominé par la thyroïdectomie totale. L’isthmolobectomie quant à elle reste l ´apanage du nodule toxique isolé. La thyroïdectomie subtotale est de moins en moins utilisée, car elle a le même taux de morbidité avec un bénéfice non prouvé.
EPIDEMIOLOGIE
Age et sexe:
Le sexe féminin est majoritaire dans l’ensemble des séries, avec un taux variant de 78,5% à 85,5% [1,2]. En effet la pathologie thyroïdienne touche essentiellement le sexe féminin.
La moyenne d’âge des patients opérés pour un goitre toxique est entre 40 et 50 ans [1- 3]. La moyenne d’âge de notre série était de 46 ans.
Données cliniques
Antécédents personnels et familiaux:
L’interrogatoire recherche des notions de pathologies thyroïdiennes familiales et d’irradiation cervicale antérieure qui constituent les principaux antécédents à rechercher et dont on connaît l’impact sur la nodularité et le risque de cancer, surtout lorsque l’irradiation date de plus de 5 ans et qu’elle a été effectuée à un âge jeune [5]. On recherche aussi un goitre ancien et des signes pouvant évoquer un dérèglement de la TSH.
Dans notre série aucun patient n’a eu d’irradiation cervicale dans l’enfance. Neuf patients avaient des antécédents familiaux de nodule thyroïdien. Aucune chirurgie thyroïdienne n’a été notée dans les antécédents personnels.
PRÉSENTATION CLINIQUE:
Le syndrome de thyrotoxicose est commun à toutes les variétés d’hyperthyroïdie son intensité dépend du degré de la thyrotoxicose, sa durée et du terrain. C’est l’association de plusieurs troubles qui fait évoquer le diagnostic. Ils sont représentés par des signes généraux, cardiovasculaires, digestives, neuromusculaires, ophtalmologiques et psychiques [6].
Les signes de compressions sont représentés principalement par la dyspnée, la dysphagie et la dysphonie. Elles traduisent une véritable compression des structures anatomiques ayant des rapports étroits avec le corps de la thyroïde.
Les manifestations respiratoires peuvent être banales, surtout au début : gêne respiratoire discrète, épisodique parfois, toux plus ou moins spasmodique, bronchite à répétition [6].
L’examen clinique permet de préciser:
L’inspection:
• Volume du cou.
• Voussure localisée ou diffuse, mobile à la déglutition.
• Peau: cicatrice, inflammation, tuméfaction, circulation collatérale.
La palpation :
L’examinateur se place derrière le patient qui est assis sur une chaise : la tête est fléchie, on palpe avec la pulpe des doigts.
• On détermine le volume du goitre.
• Sa consistance.
• Son homogénéité.
• Sa sensibilité.
• Son caractère plongeant.
• Les ADP cervicales.
• Sa vascularisation: Thrill palpatoire, et souffle systolo-diastolique auscultatoire.
• L’examen clinique permet également de rechercher les signes faisant suspecter la malignité d’un nodule:
• Une adénopathie jugulo carotidienne.
• Une taille >3 cm.
• Une consistance dure.
• Caractère douloureux.
• Adhérance aux structures de voisinage.
Les signes évocateurs d’une pathologie inflammatoire ou infectieuse doivent également être recherchés. La laryngoscopie indirecte a une place privilégiée dans l’évaluation de la mobilité des cordes vocales avant la chirurgie, La dysphonie n’est pas synonyme d’une paralysie récurrentielle. Dans notre série, cet examen a été réalisé systématiquement chez tous nos patients, et n’a pas objectivé d’anomalie.
INTRODUCTION |