« On est tous différents. On ne bouge pas pareil, on ne s’assied pas pareil, on ne parle pas pareil ; on n’a pas le même air. Tous, on est différents. Et puis, un jour, on rencontre quelqu’un qui est encore plus différent que tous les autres. Un enfant, par exemple. Des enfants comme ça, si différents de tous les autres qu’on dirait qu’ils viennent d’une autre planète, il y en a. (…)
Les enfants autistes que j’ai rencontrés, j’ai pensé qu’ils chantonnaient une musique à eux, qu’ils faisaient des bruits et c’était leur langue à eux, qu’ils se balançaient et c’était leur danse à eux. Bizarre, quoi, un peu comme s’ils venaient d’un autre pays – et même d’une autre planète. Mais justement non. Ce qui est bien c’est qu’ils sont de chez nous. On les a sous la main. Ils ont forcément des choses à nous apprendre, même quand ce qu’ils font nous effare. Faut savoir en profiter. » Buten, H.
Avant de définir l’autisme de manière plus détaillée, il semble intéressant de découvrir ce que ce terme signifie au travers de diverses définitions facilement accessibles pour tous, au travers de:
Dictionnaires
« Trouble du développement complexe affectant la fonction cérébrale, rendant impossible l’établissement d’un lien social avec le monde environnant. »
Sites Web
« L’autisme est un trouble neuro-développemental d’origine biologique qui se manifeste précocement chez l’enfant. L’autisme comprend un éventail d’affections d’intensité très variable, toutes regroupées sous le terme générique de Trouble du Spectre Autistique (TSA). »
DSM
Depuis 2013, une nouvelle version du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM) a été définit par l’Association Américaine de Psychiatrie (APA). Dans cette cinquième édition les Troubles Envahissants du Développement (TED) ont été redéfinit. En effet, dans le DSM-V le Trouble du spectre autistique (TSA) regroupe les conditions qui étaient connues sous les noms d’autisme, de syndrome d’Asperger, de TED non spécifié et de Trouble désintégratif de l’enfance .
L’autisme tire son nom du grec « autos » qui signifie « soi-même » . Le syndrome de l’autisme existe depuis toujours et compte parmi les troubles du comportement les plus étudiés et les plus décrits du monde. (DEGRIECK S. et VERMEULEN 2013)
L’invention du terme « autisme » par Eugen Bleuler
Le terme « autisme » est utilisé pour la toute première fois, par le psychiatre zurichois Eugen Bleuler, en 1911. Il effectue des recherches sur la schizophrénie adulte. En effet, il utilise ce terme dans ces travaux où il décrit quelques symptômes liés à cette pathologie. Pour lui, l’autisme serait le nom d’un des symptômes secondaires de la schizophrénie. Il le décrit comme étant un état de repli extrême sur soi. Plus précisément, cela signifie que le patient perd contact avec la réalité extérieure, ce qui rend toute communication avec l’autre difficile voire même, quelques fois, impossible.
La découverte de l’autisme par Léo Kanner et Hans Asperger
C’est dans les années 1940 que le pédopsychiatre Léo Kanner et le pédiatre Hans Asperger ont commencé à l’étudier. En effet, sans se concerter, ils ont, chacun de leur côté, entrepris des recherches en remarquant que certains enfants qu’ils consultaient étaient différents. Selon eux, les difficultés et les déficiences que présentaient ces enfants n’étaient en aucun cas comparables aux troubles déjà connus à cette époque. (DEGRIECK S. et VERMEULEN 2013) Ils les décrivent « comme d’étranges enfants qui présentaient des caractéristiques communes surprenantes »
Léo Kanner (1894-1981) est un pédopsychiatre américain d’origine autrichienne reconnu pour avoir ouvert le premier centre de psychiatrie infantile à Baltimore, mais aussi pour avoir proposé une description clinique de l’autisme infantile. Après avoir mené de nombreuses observations et analyses sur des enfants entre deux ans et demi et huit ans, il décrit l’autisme aux travers de ces différents signes cliniques:
• Le commencement précoce des troubles avant la fin des deux premières années de vie de l’enfant,
• La recherche d’immuabilité au travers de routines répétitives,
• L’isolement : l’enfant démontre une profonde indifférence et un désintérêt face aux personnes et aux objets,
• Le mutisme ou un langage sans valeur communicative : il émet des sons ou alors répète ce qu’il entend même si cela n’a aucune signification. Le fait de répéter en écho des mots ou des phrases d’autres personnes se nomme les « écholalies ».
Le psychiatre autrichien Hans Asperger (1906-1980) est connu pour sa théorie de la « psychopathie autistique de l’enfance ». Ses travaux démontrent que les enfants autistes ont de bonnes possibilités intellectuelles, un manque d’empathie, une pauvreté des relations sociales, une communication anormale, des gestes maladroits et des intérêts particuliers.
Malheureusement, les travaux rédigés par ces deux chercheurs sont restés longtemps dans l’ombre avant d’être utilisés, plus tard, par une psychiatre britannique.
Lorna Wing, la mère du terme « Syndrome d’Asperger »
En 1981, la psychiatre britannique, Lorna Wing, réactualise les différents écrits de Léo Kanner et de Hans Asperger en les utilisant pour ses recherches. Elle est la première personne à avoir démontré que les enfants et les adolescents souffrant d’autisme présentent des déficiences dans les domaines des interactions sociales, de la communication ainsi que de l’imagination. (DEGRIECK S. et VERMEULEN P. 2013) .
C’est principalement grâce à leur travail que l’autisme est enfin reconnus comme un trouble à part et ayant des caractéristiques qui lui sont propres. (DEGRIECK S. et VERMEULEN P. 2013) .
1. Introduction |