Définition : l’éducateur social, l’éducatrice sociale
Selon la HES-SO en Travail Social, l’ES exerce une activité éducative de soutien et d’accompagnement auprès de personnes vulnérables, en situation de handicap ainsi que de personnes en difficulté sociale et/ou professionnelle. Le but de cet accompagnement est de favoriser leur autonomie par la mobilisation des ressources existantes (HES-SO, 2015).
Différentes approches du handicap
Afin de procurer un accompagnement optimal aux enfants et adolescents en situation de handicap mental, il est important de prendre en compte deux approches face au domaine du handicap : l’approche clinique et l’approche environnementale.
Approche clinique
L’approche clinique concerne principalement le champ médical mais ne doit pas être négligée par l’ES. En effet, elle englobe tout ce qui se rattache au diagnostic, à la médication et au traitement adapté à la personne. L’ES se doit d’avoir des connaissances de base, car dans son accompagnement au quotidien d’une personne en situation de handicap mental, il se peut qu’il/elle ait la tâche de donner la médication au résident, de réagir en cas de crises ou de manifestations douloureuses. L’approche clinique propose des prises en charge individuelles et adaptées à la personne concernée. De plus en plus, cette approche se détache du champ médical pour se rapprocher de ceux de la psychologie ou de l’éducation. Il est donc tout à fait envisageable qu’au terme d’un examen des potentialités de la personne, une prise en charge éducative soit le traitement idéal. Le handicap n’est pas considéré comme une maladie mais comme un « état » qui accompagne la personne tout au long de sa vie malgré les progrès, les évolutions ou les atténuations. C’est donc à partir de ce constat que l’ES peut intervenir en développant des compétences grâce aux ressources de la personne et en maintenant ses acquis. (DANVERS, F., 2010)
Approche environnementale
Une autre approche est celle que l’on appelle environnementale. Elle a pour principe d’affirmer que la société crée le handicap. De cette approche, le terme « en situation de handicap » est utilisé selon l’endroit où l’on se trouve et la tâche à accomplir. Les objectifs de l’accompagnement, ici, sont tout d’abord d’identifier les situations de handicap rencontrées par la personne pour pouvoir proposer une intervention éducative adéquate (HAMONET, C., 2010).
Ces deux approches amènent des aspects différents dans la vision de l’accompagnement. L’approche clinique tenant compte principalement de l’évolution de la personne et l’approche environnementale, de sa participation sociale. Toutes deux appliquées mais aussi critiquées, il est bon de connaître les limites de ces deux approches (PIERAT, G. et CUDRE-MAUROUX, A., 2015).
Intervention sociale
« L’intervention sociale, qu’elle soit individuelle (intervention sociale d’aide à la personne) ou collective (intervention sociale d’intérêt collectif) est centrée sur la personne dans l’objectif de l’accompagner et de parvenir aux conditions de bien-être.» (CAP-CONCOURS, 2016)
En travail social, il existe deux formes de systématisations de la pratique, de façon de procéder. Le travailleur social, la travailleuse sociale utilise une approche pragmatique lorsqu’il/elle tient compte de ses expériences pour intervenir. En effet, il/elle procède par essai et en retire les résultats, positifs ou négatifs, afin de se faire sa propre idée de ce qui fonctionne ou non. Il/elle est directement confronté-e à la réalité et aux problèmes sociaux. D’autre part, il/elle utilise une approche dite « scientifique », en tenant compte des outils et recherches mis à disposition par la théorie, les sciences sociales. (DE ROBERTIS, C., 2007)
Caractéristiques de l’intervention sociale
Le modèle d’intervention présente quatre caractéristiques :
L’intervention en travail social débute dès le premier contact. Il n’est pas question d’attendre un diagnostic pour commencer l’intervention. Le travailleur social fait connaissance avec la personne et découvre la/les problématiques qu’elle rencontre. Les premiers temps sont importants pour créer une relation de confiance. Dès la découverte de la problématique, et après avoir fait connaissance avec la personne, le travailleur social va commencer son analyse de la situation. C’est à partir de là qu’il va pouvoir solliciter la personne et réfléchir avec elle à des solutions pour améliorer son quotidien. Le changement est induit par l’échange entre le travailleur social et la personne concernée. Le modèle d’intervention prend en compte les aspects positifs d’une situation et travaille là-dessus. Le focus est mis sur les forces, les ressources, le potentiel des personnes et les changements déjà établis.
Puis, il est important de comprendre que le travailleur social est un « agent de changement » et non quelqu’un qui a le pouvoir de guérir. (DE ROBERTIS, C., 2007)
Accompagnement comme intervention sociale
Notion d’accompagnement social
Depuis les années 1980, la notion d’accompagnement est mise en avant pour lutter contre l’exclusion sociale. « L’accompagnement social vise à aider les personnes en difficulté à résoudre les problèmes générés par des situations d’exclusion, et à établir avec elle une relation d’écoute, de soutien, de conseil et d’entraide dans une relation de solidarité, de réciprocité et d’engagement de part et d’autre. » (BOUQUET, B. et GARCETTE, C., 2006) On retrouve l’accompagnement sous plusieurs formes : la relation thérapeutique, la relation éducative (celle qui nous intéresse), le suivi social, le tutorat, la tutelle. Pratiquer l’accompagnement implique de prendre en compte plusieurs aspects. Pour commencer, la proximité : il s’agit d’être avec la personne, de la soutenir. Ensuite, la participation active de la personne concernée est primordiale : on ne fait pas à la place, on accompagne la personne dans son processus d’autodétermination. Un autre aspect est le mouvement : intégrer la notion de devenir, ne pas stagner bien que chacun avance à son rythme et que parfois il n’est pas évident de savoir où l’on va. Puis, l’individualisation est un concept intéressant puisque chaque situation et chaque individu sont différents, bien qu’il existe des catégories de problématiques. Pour finir, il est important de garder en tête la notion de passage : l’accompagnement comme moment de vie, parfois indéterminé mais toutefois limité, implique tôt ou tard une séparation. (DE ROBERTIS, C., 2005)
Accompagner des enfants et adolescent-e-s en situation de handicap mental
Les enfants et les adolescent-e-s en situation de handicap mental ont besoin d’un accompagnement personnalisé afin de pouvoir progresser vers le plus d’autonomie possible (UNAPEI, 2015). Cette autonomie peut être acquise, partiellement acquise ou dans l’incapacité d’être acquise selon les possibilités des enfants et adolescent-e s ainsi que le contexte environnemental dans lequel ils/elles évoluent. Il est important de travailler avec les ressources existantes afin que les jeunes puissent développer des compétences ou maintenir leurs acquis. Cela se déroule en posant des objectifs avec et pour la personne concernée. De plus, l’ES a un rôle quant à la citoyenneté de la personne qu’il/elle accompagne. Il est important que la personne se sente citoyenne avec des droits et des besoins légitimes. L’accompagnement est également mis en place pour que la personne concernée puisse vivre dignement (FOVAHM, 2015).
Finalement, l’ES a la tâche de collaborer avec les parents et de faire le lien entre l’enfant ou l’adolescent et sa famille. Cette collaboration est importante pour le maintien des acquis à domicile de l’enfant (auquel cas celui-ci rentre souvent dans sa famille). Puis, elle est également favorable à la création d’un lien de confiance entre les différents membres de la sphère qui entoure l’enfant.
1. Introduction |