Notion de docimologie

Un regard sUr l’évalUation des Unites d’enseignements dU nUmerUs claUsUs de l’année académiqUe 2016-2017 à la FMOS

INTRODUCTION 

La docimologie, terme inventé par Henri Piéron en 1923, peut être définie comme l’étude systématique des facteurs qui influencent la notation dans les examens ou lors des opérations de mesure. Elle étudie les écarts de notes entre les correcteurs, l’application des barèmes, les échelles de notes, l’inter corrélation entre les examinateurs et la précision des correcteurs. Elle vise à atténuer dans toute la mesure du possible le rôle du hasard ou de la subjectivité dans l’attribution des notes. La docimologie a d’abord revêtu un caractère négatif dans la mesure où elle critiquait les modes de notation et montrait expérimentalement le manque de fiabilité et de validité des examens (entendus au sens des exercices proposés). C’est à partir des années 1950 que la docimologie est entrée dans une phase contributive avec les travaux de Bloom et de ses collaborateurs. Elle propose dès lors des méthodes et techniques de mesure plus objectives, plus rigoureuses, plus justes. Vers les années 1970, l’ajout à la docimologie de l’étude du comportement des examinateurs et des apprenants a conduit à la psychologie de l’évaluation. A l’origine, évaluation et docimologie étaient confondues. En effet, l’évaluation désignait des opérations ponctuelles de notations effectuées sur les copies ou productions scolaires, opérations dans lesquelles interviennent des jugements de personnes, leurs impressions et leur subjectivité. Elle touche trois domaines: le cognitif, le socio-affectif et le sensori-psychomoteur. L’évaluation des apprentissages conduit à évoquer la problématique des objectifs pédagogiques. Au fait, c’est le niveau ou le degré d’atteinte des objectifs pédagogiques formulés avant l’intervention pédagogique qui est évalué. Ainsi, évaluation, docimologie et formulation des objectifs sont des opérations pédagogiques intimement liées d’après De Ketele en 1982.Au Sénégal, Dr Tiendrebeogo Arnaud JF au cours de DIU de pédagogie médicale a fait évaluer l’enseignement du module de physiologie de la première année médecine à la faculté de médecine de l’université Cheick AntaDiop de Dakar en 2016. Il a trouvé que l’enseignement ne répondait pas aux attentes des étudiants. Il avait suggéré de rendre l’évaluation des enseignements par les étudiants obligatoire et annuelle. Au Mali, l’enseignement à la FMOS est assuré dans la plupart du temps par des médecins, pharmaciens et dentistes très compétents dans leur discipline respective. Peu d’enseignants sont formés en pédagogie et en docimologie lors de leur cursus pré ou post doctoral d’où l’intérêt de ce travail qui a comme objectif defaire ressortir les bases de l’évaluation des enseignements et les besoins en formation en docimologie/pédagogie pour le corps enseignant à la FMOS.

Notion de docimologie

La docimologie est l’étude scientifique des méthodes d’évaluation.

Historique
L’historiographie de l’éducation s’intéresse de plus en plus à l’histoire des pratiques pédagogiques, parmi lesquelles les travaux d’élèves et les méthodes d’évaluation tiennent une place importante. Dans cette perspective, les origines de la docimologie, ou « science des examens » méritent un intérêt particulier. Cette « science », dont le nom a été forgé par Henri Piéron à partir de deux mots grecs, dokimé, épreuve, et logos, science, se propose d’étudier l’organisation des examens, leurs contenus et leurs objectifs pédagogiques, les méthodes de correction des épreuves ainsi que le comportement des examinateurs et des examinés. Cette discipline a été fondée au début des années 1920 par deux scientifiques français de grand renom, Henri Piéron et Henri Laugier. La docimologie classique va s’intéresser plus particulièrement aux problèmes relatifs à la fidélité, à la validité et à la sensibilité de l’instrument de mesure. La notation se définit comme l’action d’apprécier un travail scolaire pose problème puisque les spécialistes de la question sont allés jusqu’à mener des études sur les facteurs susceptibles de l’influencer. En effet, même si l’estimation de la valeur du travail d’un élève se fait selon certains critères, leur importance respective varie souvent d’un correcteur à un autre.

Les facteurs susceptibles d’influencer la notation
Les raisons qui expliquent les divergences de notation sont de deux natures : des facteurs internes et /ou externes.

Les facteurs externes Ils sont au nombre de trois :
– En l’absence de toute concertation sur les objectifs pédagogiques poursuivis des enseignants se fondant chacun sur leur expérience personnelle et la performance de leurs apprenants, se donnent ou se fixent des critères différents peu stables sur une même activité ou sur un même travail ;
– L’enseignant peut également se fonder sur la courbe de Gauss pour attribuer ses notes. Selon Gauss, les individus sont répartis de la façon suivante: 2% d’excellents (les génies), 13% de bons, 70% de moyens, 13% de médiocres et 2% de mauvais (les cancres).Beaucoup de tests et d’examens sont construits selon cette courbe en cloche de Gauss. Celle-ci peut alors influencer la notation d’un enseignant qui a décidé de la respecter.
– La performance de l’étudiant est très complexe. Ce facteur peut également expliquer la discordance à cause d’une mesure indirecte de la production au lieu de mesurer l’objet lui-même. On mesure indirectement la manifestation de la valeur de l’objet sur une copie. L’épreuve écrite à elle seule peut ne pas mettre en exergue toutes les capacités intrinsèques de l’individu.

Les facteurs internes

La note peut être contaminée par l’intervention de facteurs totalement étrangers à la performance évaluée. Les facteurs les plus courants sont :
– L’effet de stéréotypie ou erreur de logique: Le professeur maintient un jugement immuable sur la performance d’un étudiant. Quelques soient ses efforts fournis, il lui attribue presque toujours la même note.
– L’effet de halo
Il est influencé par les caractéristiques de présentation de l’étudiant. Un professeur peut sous- estimer ou sur estimer sa note à cause de la présentation de la copie d’examen. Une copie de mauvaise présentation mais si elle comporte cependant des qualités quant à la maîtrise des savoirs évalués peuvent conduire à une mauvaise note à cause du préjugé du professeur. A l’inverse, une copie bien présentée avec des écritures de qualité mais vide du point de vue de son contenu peut être bien notée.
– L’effet de contamination
Les notes portées successivement pour différents aspects d’un même travail s’influencent naturellement.
– L’effet de tendance centrale:
Par crainte de surévaluer ou de sous-évaluer un étudiant, le professeur groupe ses appréciations vers le centre de l’échelle.
L’effet de l’ordre des copies: Un enseignant peut se laisser influencer par le résultat du candidat précédant. Ainsi une copie moyenne peut être très bonne ou très mauvaise selon que la note précédente attribuée est très bonne ou très mauvaise.

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