Les entreprises et l’autofinancement
► Principe L’autofinancement est le fait qu’une entreprise assure le financement de son développement et de sa croissance par des ressources propres générées par l’activité.
La source de l’autofinancement est la Capacité d’Auto Financement (CAF).
Définition de la CAF : c’est le surplus monétaire dégagé par l’entreprise au cours d’un exercice comptable du fait de ses opérations courantes. Les flux de trésorerie générés par l’entreprise peuvent être distribués aux actionnaires sous forme de dividendes ou être dotés en autofinancement. L’entreprise doit arbitrer entre l’autofinancement pour assurer sa croissance future et la distribution de dividendes pour satisfaire ses actionnaires.
► L’autofinancement et les parties prenantes dans l’entreprise (théorie de l’agence)
La théorie de l’agence s’intéresse aux différents conflits d’intérêts (conflits d’agence) entre les différentes parties prenantes dans l’entreprise.
Les parties prenantes dans l’entreprise sont: → Les actionnaires en tant que propriétaires et donc apporteurs du capital → Les créanciers en tant qu’apporteurs de capitaux (dettes) → Les dirigeants de l’entreprise en tant que gestionnaires de la société
Sur la problématique de l’autofinancement
Possibilité d’avoir des conflits d’intérêts
Des exemples de conflits d’agences concernant l’utilisation des flux de trésorerie générés par l’activité: → Actionnaires et créanciers :
Actionnaires ont une préférence pour un retour sur investissement rapide. Ils préfèrent donc recevoir des dividendes (vision courttermiste)
Créanciers favorisent quant à eux l’autofinancement afin de diminuer le risque de l’entreprise et d’augmenter la probabilité de recouvrement de leurs créances.
→ Dirigeants et actionnaires : Actionnaires préfèrent recevoir des dividendes (vision court-termiste) Dirigeants Les dirigeants (salariés) ont tendance à vouloir maximiser leur propres intérêts : avantages en nature, stocks options, salaires… (qui sont proportionnels à la taille de l’entreprise).Ils favorisent donc l’autofinancement afin d’accroître les capitaux à la disposition de l’entreprise qui serviront à financer les projets générateurs de cash et de croissance pour les années à venir.
Certains dirigeants peuvent s’engager dans des projets destructeurs de richesse: exemple de Jean-Marie MESSIER chez Vivendi qui se lançait dans des acquisitions à des prix exorbitants. Dans ce cas, risque de sanctions: Licenciement par les actionnaires OPA perçues comme des sanctions disciplinaires.
► Avantages de l’autofinancement
→ Il est plus pratique que le financement externe notamment en raison de l’absence de coût d’émission. La seule formalité est le projet d’affectation à approuver en AG.
→ Il assure l’indépendance financière de l’entreprise (IKEA ou Microsoft qui ont historiquement financé leur croissance par l’autofinancement)
→ L’autofinancement accroît les ressources financières de l’entreprise et sa capacité d’endettement en raison de l’accroissement des capitaux propres L’autofinancement contribue à accroître les moyens financiers de l’entreprise Il ne contribue à accroître la richesse des actionnaires que si la rentabilité des nouveaux investissements financés par l’autofinancement est supérieure au coût des capitaux propres.
La politique de distribution
Le choix entre les différentes affectations possibles des flux de trésorerie disponibles constitue la politique de distribution.
► Les modalités de rémunération des actionnaires – Le versement de dividendes : transfert de cash vers les actionnaires – Le rachat de ses propres actions.
► Le versement de dividendes les dividendes ne peuvent dépasser le bénéfice distribuable de l’entreprise : résultat net de l’exercice – pertes antérieures + réserves éventuelles + [report à nouveau bénéficiaire (résultat distribuable des années précédentes n’ayant pas été distribué)]
→ le Conseil d’Administration propose à l’Assemblée Générale des actionnaires une affectation possible du résultat distribuable : Si AG l’approuve, elle fixe le montant du dividende, et fixe sa date de versement (au plus tard 9 mois après la fin de l’exercice comptable).
► Les étapes de la distribution du dividende en cash
→ Date de déclaration : date où l’AG fixe le montant du dividende
→ Date d’enregistrement : date à laquelle on identifie les détenteurs de l’action; les actionnaires ayant acheté l’action après cette date n’auront pas droit au dividende
→ Date de détachement ou date ex-dividende (lendemain de la date d’enregistrement) : à compter de cette date l’action cote sans son dividende
→ Date de paiement ou de distribution : le dividende est mis en paiement et viré sur le compte des actionnaires – France : date de paiement et date de détachement sont confondues – USA : la date de paiement peut être postérieure à la date de détachement de plus d’un mois
→ La majorité des entreprises versant un dividende le font à intervalles réguliers, trimestriel (USA), annuel (France)
→ en général les dividendes sont stables ou en hausse régulière d’année en année
→ il arrive que soit versé un dividende exceptionnel, de montant supérieur au dividende normal
– Microsoft en 2004 a versé un dividende exceptionnel de 3$ par action alors que son dividende normal était de 8 cents.