Objet de la recherche et sa particularité

L’OBJET DE LA RECHERCHE ET SA PARTICULARITE

L’objet de la recherche

Notre recherche a pour objet l’étude des conceptions des enseignants en rapport avec la résolution de problème en physique et chimie. La recherche sera limitée à un secteur de l’éducation formelle qui, dans le système éducatif sénégalais, recouvre l’enseignement moyen et l’enseignement secondaire . Il s’agit des secteurs qui prennent en charge des élèves de 15 à 21 ans. La physique et la chimie y constituent des matières scolaires aussi bien pour les séries dites scientifiques (série S), que pour les séries dites littéraires (série L).
Alors que l’enseignement de la physique et de la chimie dans les séries scientifiques est destiné à préparer les élèves à l’entrée dans les filières universitaires scientifiques, ou les formations techniques, dans la série L, il s’agit surtout de faire acquérir aux apprenants une culture scientifique et une meilleure connaissance de l’environnement technologique. Dans les séries scientifiques (S), une bonne partie du temps d’enseignement-apprentissage est consacrée à des activités de résolution de problème.

La résolution de problème, une activité au cœur du système d’évaluation dans l’enseignement des sciences

Les problèmes dont il s’agit ici couvrent tous les énoncés proposés aux élèves (exercices ou problèmes), comportant des questions relatives à des systèmes physiques ou chimiques. Les élèves sont amenés à répondre à ces questions qui sont ainsi utilisées comme des révélateurs des acquisitions de connaissances. L’essentiel du système d’évaluation repose sur ces activités qui occupent une bonne partie du temps de travail des élèves et des enseignants. Les résultats obtenus par les élèves dans ces activités de résolution de problème déterminent pour l’essentiel les décisions de certification, de maintien ou de réorientation des apprenants dans le système d’enseignement des sciences. Autant dire que tout le système d’évaluation, dans l’enseignement des sciences repose sur des activités de résolution de problème. Or, force est de constater que les performances des élèves telles que révélées par les différentes formes d’évaluation en vigueur ne sont pas satisfaisantes. Les résultats obtenus par les élèves des séries scientifiques aux épreuves de physique et chimie, au baccalauréat, en constituent une illustration très significative. En effet, au Sénégal, le baccalauréat continue encore à jouer un rôle déterminant pour l’accès à l’enseignement supérieur. La classe de Terminale est sans doute celle où les élèves des séries scientifiques fournissent le plus d’efforts dans les études, particulièrement dans les disciplines scientifiques, dont la physique et la chimie. Mais les résultats sont là ! Le tableau 2 suivant représente les résultats en physique et chimie, d’un échantillon de 1551 élèves, candidats au baccalauréat de la session 2001.
L’échantillon a été tiré de 11 jury, disséminés dans les dix régions administratives du Sénégal et les copies ont été corrigées par 22 correcteurs tous titulaires d’un diplôme professionnel et ayant au moins cinq ans d’ancienneté. Chaque correcteur avait en moyenne 63 copies.

L’approche par les conceptions : des concepts disciplinaires aux concepts transversaux

De nos jours c’est presque devenu une banalité, depuis les travaux de Giordan et De Vecchi (1987) sur les origines du savoir, d’insister sur le rôle des idées que les apprenants ont des concepts scientifiques dans le processus d’acquisition du savoir. Dans le prolongement de cette hypothèse maintenant éprouvée, nous posons comme principe, que les idées à propos des processus et des tâches intellectuels sont également déterminantes dans l’explicitation des performances scolaires. C’est le point de départ de notre recherche. Nous voulons aborder la faiblesse des performances des élèves en résolution de problème sous l’angle des conceptions des enseignants à propos de la résolution de problème. Nous reviendrons plus tard sur les raisons du choix du terme de « conception » à la place d’autres termes qu’on rencontre dans la littérature en didactique des sciences, notamment le terme de « représentation ». Mais de quelles conceptions s’agit-il ? Il est naturel que les élèves soient au centre des préoccupations dès lors qu’on s’intéresse aux performances scolaires. En effet, la nécessité d’accorder à l’apprenant une place privilégiée dans le processus enseignement/apprentissage est de nos jours communément reconnue (De Vecchi, 1994 ; Giordan, 1994 ; Altet, 1998). Sans vouloir verser dans le « didactiquement correct » (Astolfi, 2001), nous nous situons dans une perspective d’élargissement de cette approche. Il s’agit de prendre en compte les concepts généraux non disciplinaires dans l’explicitation des facteurs qui influent sur les performances des élèves.

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