Cours pronostic suite à un traitement médical, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
INTESTIN GRÊLE
Au court des 10 dernières années, le taux de survie à court terme pour des chevaux présentant des lésions de l’intestin grêle a varié de 50 à 85% selon les études (Dukti, 2009). L’étude de Mair et Smith (2005), sur 300 chevaux en coliques, a montré que les chevaux présentant une obstruction simple de l’intestin grêle avaient un bien meilleur pronostic que les chevaux avec une lésion étranglée de ce même segment de l’appareil digestif. En 2000, Freeman et al. ont obtenu dans leur étude un taux de survie de 91% lors d’obstructions simples et 84% pour des lésions étranglées. En 2001, Van der Boom et Van der Velden ont rapporté un taux de survie à court terme de 50% et à long terme de 61% pour des chevaux subissant une jéjuno-jéjunostomie, une jéjuno-iléostomie, jéjunocaecostomie- avec ou sans résection d’intestin sur des lésions étranglées. Enfin dans neu autre étude de Freemann en 2005, ils ont obtenu un taux de survie de 95% chez des chevaux présentant un entrapement d’anses d’intestin grêle dans le foramen épiploïque. Cependant ce résultat est controversé par d’autres études. Par ailleurs en 2003, Van der Linden et al. ont montré que les strangulations et déplacements de l’intestin grêle avaient un pronostic de 25,8% lors d’un traitement médical et de 50% lors d’un traitement chirurgical.
CAECUM
Selon Mair (2005a), les lésions du caecum avaient un plus mauvais pronostic que les lésions du gros ou petit côlon (respectivement 66,7%, 89% et 100%). Une étude récente de Plummer (2007) a été réalisée sur 114 chevaux. Quarante quatre chevaux des 54 (81%) traités médicalement ont quitté la clinique. Douze chevauxsur 49 traités chirurgicalement ont été euthanasiés sur table à cause d’une rupture du caecum, d’où un taux de survie global de 71% pour une chirurgie d’impaction de caecum. Enfin 35 chevaux sur 37 (95%) ont récupéré de la chirurgie. Trente quatre des 37 chevaux non euthanasiés sur table, ont subi une typhlotomie sans bypass, les trois autres ont subi un bypass caecal avec anastomose iléocolique avec une agrafeuse intestinale.
GROS CÔLON
Plusieurs études ont rapporté un taux de survie plus élevé chez les chevaux présentant une lésion du gros intestin que de l’intestin grêle(Dukti, 2009). En 1983, Ducharme et al. ont mené une étude sur 181 chevaux et trouvé un taux desurvie à court terme de 56,7% et 33,8% pour des lésions du gros intestin et de l’intestin grêle respectivement. Mair et Smith (2005a) ont fait la même remarque puisque les chevaux présentant une lésion de l’intestin grêle avaient un taux de survie à court terme de 75,2% ce qui est bien plus faible que pour les lésions des autres portions de l’appareil digestif (cf. paragraphe précédent). Suttonet al. (2009) en Israël ont observé la même tendance, obtenant un taux de urvies de 74% pour les lésions du gros intestin et de 37% pour l’intestin grêle. En 1976,Huskamp et al. ont décrit 48 chevaux avec un déplacement dorsal du côlon à droite dont 47 sont p artis en chirurgie et tous ont récupéré. Le pronostic pour des chevaux ayant un volvulus du côl on variait de 30 à 70% selon les études, comme dans l’étude de Southwood (2002) ou Van der Linden (2003). Une étude plus récente a décrit un taux de survie à 83%, mais elle a été réalisée dans une région des Etats-Unis qui réfère rapidement et possède de bonnes cliniques chirurgicales (Dukti, 2009).
PETIT CÔLON
Les obstructions du petit côlon qui répondent à un traitement médical ont, selon les études, un taux de survie de 72 à 100%, alors que pour celles nécessitant un traitement chirurgical, les taux variaient entre 47 et 75% (Dukti, 2009). En 2006, Federico et al ont réalisé une étude sur 44 chevaux avec une impaction du peti côlon et 91% des chevaux traités médicalement et 95% des chevaux traités chirurgicalement ont survécu jusqu’à la sortie de la clinique (Federico, 2006).
COMPLICATIONS
À COURT TERME
Pendant les trente dernières années, la survie postopératoire s’est nettement améliorée et le nombre relatif de complications postopératoires non fatales a de ce fait augmenté. Les complications postopératoires peuvent entraîner un inconfort pour le patient et peuvent considérablement augmenter le coût pour le propriétaire (French et al., 2002). La connaissance des facteurs de risque induisant ces complications pourrait aider à réduire ces mêmes complications (Mair et Smith, 2005b).
Les auteurs Mair et Smith (2005b) définissent comme complication à court terme, toute complication survenant entre le réveil anesthésiquejusqu’au départ du cheval de la clinique. Dans leur étude sur 300 chevaux, les complicationsà court terme les plus communes étaient de nouvelles coliques ou épisode de douleur (32,1%), une infection ou un écoulement sur le site incisionnel (29%) un iléus postopératoire (18,2%), un choc postopératoire (13,9%), une thrombophlébite de la veine jugulaire (8,3%), une péritonite septique (2,8%), et une colite ou diarrhée (3,2%). Dans cette étude aucun cas n’a étérapporté de déhiscence aiguë de plaie. Deux études en 1988 et 1989 ont révélés respectivemnt un taux de déhiscence aiguë de plaie de 1 et 3% parmi les chevaux ayant eu des complications postopératoires (Magee, 1999).
COLIQUE
Les signes indiquant une douleur en postopératoire retenus dans l’étude de Mair (2005) sont l’inappétence, l’agitation, un cheval se couchant, se roulant, auscultant des flancs, s’étirant, se mettant des coups de pieds dans l’abdomen, cheval grattant au sol.
Dans l’étude de Mair et Smith (2005) la récidive de coliques représentait 32% des complications et dans une autre étude, 209 sur 704 chevaux soit 29,7% ont montrés des signes de douleur en postopératoire (Klohnen, 2009). La plupart de ces chevaux répondaient à un traitement médical en particulier quand les coliques étaient liées à un iléus postopératoire.
ILÉUS POSTOPÉRATOIRE
L’iléus postopératoire est déclaré chez un cheval qui présente un reflux obtenu par sondage naso-gastrique supérieur à 2 litres sans qu’il y ait obstruction mécanique (Mair et Smith, 2005).
Le risque d’apparition d’un iléus postopératoire était significativement plus élevé chez les chevaux avec des lésions de l’intestin grêle plutôt que du gros intestin. Il n’y avait cependant pas de différence significative quant à l’apparition d’un iléus postopératoire entre les affections étranglées ou non (Mair et Smith, 2005).Cependant dans l’étude de French et al. (2002), les chevaux présentant une obstruction par un lipome pédonculé étaient trois fois plus à risque de faire un iléus postopératoire que les chevaux présentant une autre lésion. Dans cette même étude, il s’est avéré que le risque d’iléus stopératoirepo augmentait si le cheval présentait, à l’admission de la clinique, une fréquence cardiaque supérieure à 60 battements par minute et un hématocrite élevé.