Fréquence des bactéries isolées à partir du nouveau-né
Chez les nouveau-nés (n=12), 20 prélèvements rectaux répartis entre l’entrée et la sortie du patient ont été réalisés. Nous avons isolé et identifié 24 bactéries, E.coli était l’espèce majoritaire avec 53,8% à l’admission des nouveau-nés et 45,5% à la sortie, suivi de klebsiella pneumoniae avec 27,03% à l’admission des patients et 27,27% à la sortie, puis Pseudomonas aeruginosa qui a présenté 15,38% à l’admission et 9,09% à la sortie, alors que Acinetobacter baumanii a été isolé deux fois à l’admission et à la sortie. Klebsiella oxytoca a été isolée seulement à la sortie d’un patient (Tableau 5).
On remarque que le nombre de souche d’E.coli isolée à partir des prélèvements réalisés à l’entrée des patients est supérieur à ceux réalisés à leur sortie, la même chose pour pseudomonas aeruginosa, Mais cette différence reste statistiquement non significative (p<0,05).
Fréquence et profil de résistance des bactéries isolées chez les NN
A l’admission des patients, E.coli a représenté une fréquence de résistance élevée (62,50%) par rapport à K. pneumoniae avec 25% et A. baumanii 12,5% (Tableau6).
Pour les prélèvements de sortie, E.coli et Klebsiella pneumoniae ont représenté la même fréquence de résistance (37,5%) alors que K. oxytoca qui a été isolée à la sortie d’un nouveau-né a présenté une fréquence de résistance de 12,50%. Les 2 isolats d’A. baumanii ont été résistantes à tous les antibiotiques testés alors que P. aeruginosa étaient toutes sensibles vis-à-vis des antibiotiques testés que ça soit à l’admission ou à la sortie des patients (Tableau 6).
Tableau 6 : Fréquence de résistance des entérobactéries isolées à partir des prélèvements rectales
A partir des prélèvements de la muqueuse rectale, les E.coli isolées ont présenté 71,42% de résistance à l’amoxicilline, 42,85% à l’amoxiciline-acide Clavulanique, 42,85% à la cefotaxime et ceftazidime, 14,28% à la cefoxitine, et 42,8% à la ciprofloxacine, l’ofloxacine, l’acide nalidixique et le cotrimoxazole. Tandis que 84% des entérobactéries ont été productrices de β-lactamases à spectre étendu (à l’admission: 25% de Kp, 75% d’E.coli. et à la sortie: 43% de Kp, 43% d’E.coli et 14% de klebsiella oxytoca).
Le nombre de chaque souche d’entérobactérie résistante isolée à partir des prélèvements réalisés à l’entrée et à la sortie des patients est différent (sauf pour Acinetobacter baumanii). La différence reste statistiquement non significative avec un p<0,05.
Fréquence des bactéries isolées à partir de l’environnement proche du patient :
A partir des 95 prélèvements de surface réalisés, nous avons identifié 67 entérobactéries, 27 souches de Pseudomonas aeruginosa et 3 souches de Staphylococcus aureus. En raison de l’abondance des Staphylocoques coagulase négatives dans les prélèvements de surface (une centaine), nous avons été contrains de les étudier ultérieurement.
klebsiella pneumoniae a été majoritaire avec (39,34% à l’admission et 42,42% à la sortie) suivie d’Escherichia coli avec (29,50% à l’admission et 21,21 % à la sortie), puis 4 souches de Raoultella terrigena (3,27% à l’admission et 6,06 % à la sortie). Vingt sept isolats de Pseudomonas aeruginosa soit 15,60 % et 8 isolats n’ont pu être identifié (Tableau 7).
Pour Kp, P.aeruginosa, Raoutella terrigena il n’y a pas de différence significative avec (p< 0,05). Alors que le nombre de souches d’E.coli isolées à partir des prélèvements de surface réalisés à l’entrée est supérieur à celui obtenu à la sortie, cette différence est statistiquement significative avec un p < 0,05.
Fréquence et profil de résistance des bactéries isolées à partir des surfaces
Trois souches de Staphylococcus aureus isolées à partir de 3 points (poignet, scope et hublot pivotant) ont été toutes résistantes à la pénicilline G.
L’analyse du profil de résistance des entérobactéries isolées à partir de l’environnement a montré que Klebsiella pneumoniae est la souche qui a représentée une haute fréquence de résistance aux antibiotiques (57,15% à l’entrée et 66,66% à la sortie) par rapport à E.coli qui a présentée une fréquence de résistance de 42,85% à l’admission et 33,33% à la sortie. Toutes les souches de Pseudomonas aeruginosa ont présenté une sensibilité totale vis-à-vis des différents antibiotiques testés (Tableau 8).
Tableau 8: Fréquence de résistance des entérobactéries isolées à partir des surfaces
Le nombre d’entérobactéries résistantes Kp et E.coli isolées à partir des différents points de surface à l’entrée et supérieur à celui observé à la sortie. Cette différence est statistiquement significative pour E .coli seulement avec p <0,05.
Sur les 63 isolats d’entérobactéries isolée à partir des surfaces, 3 souches d’E.coli sont résistantes seulement à l’amoxicilline alors que 95% ont été productrices de β-lactamases à spectre étendu BLSE confirmée par l’analyse moléculaire: 22 E. coli, et 38 K. pneumoniae.
Le taux de résistance des entérobactéries vis-à-vis des béta-lactamines utilisés est de : 46% pour l’Augmentin, 40% pour l’Amoxicilline, 95 % pour la Céfalotine, des pourcentages de résistance de 95 % vis-à-vis de la Céfotaxime et de la Céftazidime, 0 % pour la Céfoxitine, et 2 % pour l’Ertapénème ont été observés. Alors que pour les fluoroquinolones (Acide nalidixique, Ciprofloxacine, Ofloxacine) nous avons observé une résistance de 95 % pour chacun d’eux. 95 % pour le sulfaméthoxazole et 0% pour la fosfomycine (Figure 6).
Figure 6: Pourcentage de résistance des entérobactéries vis-à-vis des différents antibiotiques testés
Répartition des bactéries en fonctions des points de prélèvements
Les prélèvements de surface ont concerné 8 points : hublot pivotant de la couveuse (17), la surface qui se trouve en dessous du matelas de la couveuse (15) et la surface de l’écran afficheur (11), la table à tiroir (2), le plateau à matériel (2), la surface du scope (18), le poignet de porte de la salle (4), surface de la couveuse (26).
Sur les 95 prélèvements de surface, 2% ont été négatif et 21% échantillons ne renfermaient que des SCN alors que 73 prélèvements ont été positifs aux autres bactéries réparties entre K. pneumoniae majoritairement isolée dans toutes les surfaces analysées (100%) (Figure 7).
Hp : hublot pivotant, SCO : scope, S : surface de la couveuse, M : dessous du matelas Tir : Tiroir, T : Table, P : poignet de porte, PL : plateau, E : Ecran.
Figure 7 : Fréquence des bactéries isolées au niveau de point de prélèvements positifs
Résultat de la recherche de gènes de résistance retrouvés chez les entérobactéries productrices de béta-lactamases isolées à partir des prélèvements réalisés sur les patients
Nous avons isolé 10 entérobactéries productrices de béta-lactamases à spectre élargi à partir des différents prélèvements réalisés sur les nouveau-nés. Ces EBLSE ont fait l’objet d’une étude génotypique des 5 gènes de résistances blaCTXM1, bla CTXM2, blaCTXM9, blaTEM, blaSHV, le gène blaCTXM1 était le plus retrouvé par rapport aux autres gènes (Figure 8).
VIII. Résultat de la recherche de gènes de résistance retrouvés chez les entérobactéries productrices de béta-lactamases isolées à partir de l’environnement proche des patients
Nous avons isolé 60 entérobactéries productrices de béta-lactamases à spectre élargi au niveau des différents points de surface avoisinants les nouveau-nés. Celles-ci ont fait l’objet d’une PCR dans le but de détecter les 5 gènes de résistances blaCTXM1, bla CTXM2, blaCTXM9, blaTEM, blaSHV.
Le gène CTX-M1 a été le plus fréquent, retrouvé chez 81,6% des entérobactéries analysées. Les SHV et TEM ont été retrouvé chez 68,3% des isolats. Cependant le CTX-M9 n’a pas été détecté chez aucune des entérobactéries analysées (Figure 9).
Comparaison entre le profil de résistances des bactéries de chaque nouveau-né avec celles de son environnement
Pour 10 entérobactéries isolées à partir des prélèvements rectaux réalisés sur les nouveau-nés, le profil de résistance vis-à-vis des antibiotiques testés a été étudié. Soixante trois entérobactéries isolées des prélèvements de l’environnement proche de chaque patient, ont fait l’objet aussi d’un antibiogramme. Les tableaux (9- 20) nous montrent la comparaison entre le profil de résistances obtenu chez les bactéries isolées de chaque nouveau-né avec celles de son environnement.
Tableau 9 : Profil de résistance des entérobactéries isolées à l’admission du patient 1 et au niveau de son environnement proche..