Formation description de la clinique des chevaux souffrant d’arthropathies, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
INTERETS ET LIMITES DE L’ETUDE
Limites du protocole
Biais majeurs du protocole
Le protocole présente deux limites, de taille cependant. Tout d’abord l’absence de groupe témoin et d’étude en aveugle ne permet pas de prendre en compte l’effet placebo ; l’efficacité réelle du produit est donc difficile à mettre en évidence car il est impossible de comparer l’amélioration obtenue avec celle qui aurait été observée en l’absence de tout traitement et/ou en laissant aux affections un temps de rémission suffisant. Cependant, cette étude étant une étude de terrain, réalisée en clinique privée, il est impossible pour le vétérinaire d’envisager la mise en place de tels protocoles sans subventions associées ; et ce notamment car la majorité des clients concernés par l’étude possèdent des chevaux de concours dont les résultats permettent un gain financier. Il est ainsi inenvisageable pour eux de perdre une saison de concours avec un cheval potentiellement non guéri car non traité. De plus, le fait de savoir que tous les chevaux ont été traités tend probablement à majorer l’effet placebo sur l’évaluation de ce traitement.
La seconde limite vient de l’étude de lésions spontanées donc différentes selon les chevaux par leur origine, leur évolution et les éventuels traitements qu’elles ont pu recevoir. On ne se trouve pas donc dans des conditions standardisées, telles que cela peut être le cas dans les études expérimentales : tous les chevaux y sont sélectionnés pour avoir les mêmes critères épidémiologiques, ont une même lésion créée artificiellement par l’homme et sont suivis pendant le même laps de temps avec une étude des mêmes paramètres. C’est afin de diminuer ce biais dans notre étude que les chevaux choisis sont uniquement des chevaux de CSO en activité, donc soumis au même type de contraintes articulaires et que l’étude est focalisée sur des arthropathies dégénératives. Ainsi si les lésions ne sont pas situées dans la même articulation, si l’origine n’est pas la même, elles ont tout de même une physiopathologie comparable ce qui rend la comparaison entre les cas possible.
Ces critères imposés ont rendu la recherche des cas plus difficile, car plus restreinte ; la technique étant relativement récente on compte moins d’une centaine de chevaux traités avec ce produit à la clinique. Le nombre total d’articulations traitées est en revanche plus important car on a pu voir dans l’étude que nombreux étaient les chevaux pour lesquels plusieurs articulations étaient traitées simultanément. L’effectif final est donc restreint : seuls 28 chevaux ont été retenus sur un effectif initial de 75.
Les données chiffrées présentées dans la partie « résultats » n’ont donc pas une puissance statistique élevée. Il convient alors de considérer cette étude plus dans un objectif essentiellement descriptif, justifiant les méthodes employées dans l’analyse des résultats.
Recueil des données
La qualité des informations recueillies n’est pas rigoureusement comparable entre les cas malgré la précision du protocole d’examen : notamment la précision de l’anamnèse varie selon la personne-source et l’ancienneté du cas et selon l’archivage plus ou moins rigoureux des données à la clinique. De ce fait, l’éventail des données disponibles est limité et n’est pas strictement comparable selon les chevaux.
De nombreux paramètres interfèrent avec les signes cliniques locaux et fonctionnels observés, en particulier la présence simultanée d’autres affections locomotrices et l’influence des traitements divers déjà entrepris.
Intérêts
L’objectif et intérêt principal de cette étude rétrospective est :
! d’une part la description de la clinique des chevaux souffrant d’arthropathies dégénératives et susceptibles d’être traités par l’IRAP et la description du protocole de traitement qui leur est appliqué ;
! d’autre part l’évolution médicale, clinique et sportive des chevaux atteints de ces arthropathies dégénératives et traités par l’IRAP.
Les arthropathies ont toutes été diagnostiquées suite à un examen locomoteur approfondi complété par des examens d’imagerie tels que l’échographie ou la radiographie. Ces deux examens ont permis de mettre en évidence les lésions et leur gravité, souvent peu corrélées à la clinique. Ce sont des examens complémentaires qui permettent d’avoir une vision plus globale de la lésion et paraissent indispensables pour établir un diagnostic.
La réalisation du traitement, selon un protocole similaire, du prélèvement sanguin à l’injection permet de définir une méthode standard d’utilisation, semblable à celle définie par le laboratoire lui-même.
Enfin le recueil des performances sportives sur un site officiel permet une objectivité dans les résultats obtenus car ils ne sont pas dépendants d’une appréciation personnelle donc subjective.
ANALYSE DES RESULTATS
Epidémiologie : groupe d’étude
Effectif
Cette étude n’a pas pour objectif de présenter des résultats épidémiologiques : le nombre de cas est trop faible pour obtenir des chiffres de prévalence. Les caractères propres des chevaux examinés altèrent la représentativité de l’effectif à plusieurs niveaux :
– certains chevaux ont été référés et ont donc déjà été examinés par un ou plusieurs vétérinaires : ces boiteries sont en général anciennes, modifiées par le temps et les traitements déjà mis en œuvre ;
– le coût du traitement et l’arrêt du cheval pendant un temps plus ou moins long, parfois en période de compétition, entraînent une sélection de la clientèle sur des chevaux de sport d’une certaine valeur marchande, appartenant à des particuliers disposant de temps, de moyens et de la motivation nécessaire pour mettre en œuvre ce type de traitement.
Age, sexe, race
Les chevaux sélectionnés étant des chevaux en activité sportive, cette étude inclut des chevaux âgés de 4 à 15 ans. Les premières compétitions officielles sont en effet ouvertes aux chevaux à partir de 4 ans et la majorité des chevaux ayant eu une carrière sportive sont arrêtés vers 15 ans, car leurs performances ont tendance à baisser et ils sont remplacés par des chevaux plus jeunes dans les écuries de concours. Une partie des juments est mise à la reproduction, certains chevaux sont orientés vers une utilisation de loisir et d’autres enfin sont mis à la retraite. La répartition des classes d’âge est logiquement de type gaussienne, avec une majorité de chevaux traités vers 8 à 9 ans ce qui correspond le plus souvent au pic de performance du cheval et lorsqu’ils sont performants, ces chevaux sont suivis de plus près et les propriétaires sont d’avantage prêt à engager des frais importants pour les soigner.
La répartition est à peu près équivalente entre les sexes, et ne semble pas indiquer de prévalence particulière des arthropathies chez les mâles, hongres ou juments.
Les races retrouvées sont celles majoritairement utilisées pour le CSO car en grande partie sélectionnées pour ce caractère : cheval français de selle, chevaux de sport belges et quelques poneys d’obstacle pour la grande majorité. En revanche, les galopeurs, les trotteurs, les chevaux de loisirs et de « club » (trotteurs, galopeurs réformés ou non, chevaux semi-lourds, chevaux d’origine inconnue ….) sont plus rarement représentés. Dans le cas des chevaux de loisir et de club, ce n’est souvent pas la première option thérapeutique choisie compte tenu du coût du traitement notamment. D’autre part la clinique suit peu de chevaux de courses dans sa clientèle (qui par ailleurs sont fréquemment traités par l’IRAP dans des zones géographique proches : région parisienne, Normandie).