Rapport intégration de rangs de Jatropha Curcas dans la culture de manioc en vue de réduire l’érosion hydrique, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
Luttes antiérosives
• Aménagements physiques
Les principes d’aménagement consiste à diminuer la vitesse du ruissellement, à favoriser l’infiltration de l’eau et à évacuer les eaux excédentaires que la zone aménagée ne peut pas absorber (Ruelle et al., 1990). Pour les terrains à pente faible ou modérée, PLAE (2006) propose trois techniques :
– Les cordons pierreux : composés de blocs de pierre disposés selon une courbe de niveau tracée préalablement.
– Les ados en terre ou diguettes en terre: constituent un obstacle imperméable, ce qui entraîne fréquemment des concentrations d’eau en amont de l’ados.
– Les fascines en paille, en branches et en piquets de bois, sont surtout recommandées pour ralentir le ruissellement dans les passages d’eau lorsque les pierres ne sont pas disponibles.
Pour les terrains à forte pente, les eaux de ruissellement peuvent être canalisées par un fossé de diversion creusé juste au-dessus de la zone à aménager. Les eaux excédentaires, qui circulent dans la zone aménagée, peuvent être canalisées par des fossés à faible pente creusés en amont des ados ou des banquettes. Elles peuvent ainsi être évacuées vers les exutoires naturels.
Généralement, ces aménagements physiques sont renforcés par la plantation d’arbres, d’arbustes ou de graminées pérennes (Reij et al., 1996).
Le travail du sol peut être également une pratique permettant de diminuer le ruissellement. En effet, il accroît la capacité de stockage de l’eau dans le sol pendant environ un mois après sa réalisation. Le labour accroît la rugosité du sol et limite la vitesse de ruissellement des premières pluies. Cet effet est encore plus remarquable lorsque le labour est réalisé en billons perpendiculairement à la pente (Turkelboom et al., 1997). Mais la pratique du labour protège le sol d’une façon temporaire par rapport aux autres techniques physiques.
• Aménagement biologique
Bandes enherbées : disposées perpendiculairement à la pente, elles peuvent provenir du défrichement raisonné de la végétation naturelle lorsque le paysan met en culture une parcelle après une période de l’ampleur. Elles fonctionnent comme un filtre (Le Bissonais et al., 2002).
Lignes de graminées pérennes : des lignes de graminées pérennes peuvent constituer un ouvrage efficace contre l’érosion (Carl, 2005). Ce dispositif peut être associé avec une ligne d’arbustes épineux, généralement plus résistants à la sécheresse et au passage du bétail pour le renforcer.
Défrichement raisonné : les arbres peuvent aussi constituer un frein à l’érosion dans les zones cultivées. Les haies vives d’arbustes plantés à forte densité (50 cm entre deux pieds) constituent des barrières filtrantes qui ralentissent efficacement le ruissellement. Le maintien d’un nombre limité d’arbres dans les parcelles cultivées (20 à 40 arbres/ha placées en quinconces) limite l’érosion hydrique et participe au maintien de la fertilité des sols (Ruelle et al., 1990).
Systèmes de culture en semis direct : la couverture permanente du sol est une façon très efficace de limiter l’érosion (Carl et al., 2005). Les agronomes et les paysans dans diverses régions tropicales mettent au point des méthodes de culture sans travail du sol et avec une couverture végétale permanente du sol. Cette couverture peut être obtenue en laissant à la surface du sol les résidus de culture ou un mulch obtenu par l’installation d’une plante de couverture comme le mucuna ou le pueraria. Plusieurs études dans le monde ont déjà rapporté l’effet bénéfique des systèmes en semis direct pour contrôler l’érosion hydrique.