LES PRINCIPALES URGENCES MEDICALES CHEZ LES BOVINS

LES PRINCIPALES URGENCES MEDICALES CHEZ LES BOVINS

MAMMITES TOXINIQUES
On distingue les mammites subcliniques et les mammites cliniques. Les mammites cliniques toxiniques sont de types coliformes (Escherichia, Klebsellia, Enterobacter) ou gangreneuses (Clostridium ou Staphyloccocus) et entraînent des symptômes locaux et généraux. Si l’infection va jusqu’à la toxémie l’animal est alors en état de choc. Cet état peut être responsable de la mort rapide de l’animal si aucun traitement n’est mis en place : 86 % des animaux atteint d’une mammite clinique avec bactériémie décèdent. Il s’agit donc d’une urgence médicale. De plus, la prévention de ces affections est d’une importance considérable car elles représentent un coût important dans le budget de l’élevage.

Les germes responsables de l’infection 
Plusieurs germes peuvent être responsables de mammites cliniques. Une étude (2006) a permis de connaître la fréquence d’isolement de plusieurs germes lors de mammites cliniques (cf. tableau n°19).

Espèces bactériennes
Fréquence d’isolement lors de mammites cliniques E.coli 41 % Staphylococcus aureus 17 % Autres streptocoques : Streptococcus agalactiae, dysgalactiae, uberis 13 % (les S.ubéris sont les plus fréquents) Staphylocoques 11 % Klebsellia species 1,6 % Aspergillus fumigatus 1,6 %
Les streptocoques sont des coques gram+ en chainette, anaérobies facultatifs, catalase-. Ils poussent préférentiellement sur gélose au sang où ils donnent en 24 heures des petites colonies en goutte de rosée. Str. uberis se transmet essentiellement pendant les traites (mammite d’environnement) et est responsable de mammites cliniques.
Staphylococcus aureus (coagulase positif) est le staphylocoque le plus souvent responsable de mammites (136). Il produit des toxines et des enzymes (toxine α, coagulase, fibrinolysine, hyaluronidases, leucocidines, hémolysines). La toxine α induit une nécrose cutanée et explique ainsi l’apparition occasionnelle de mammites gangréneuses. Les infections à staphylocoques sont contagieuses et se transmettent de quartier infecté à quartier sain (136).
Les entérobactéries sont des bacilles à coloration gram-. Escherichia coli est le plus fréquemment isolé lors de mammites cliniques. La figure n° 16 est une photo d’E. coli au microscope électronique à transmission.

Les autres entérobactéries responsables de mammites bovines sont appelées coliformes (Proteus mirabilis, Klebsellia pneumoniae, Shigella…). Les entérobactéries sont des germes d’environnement. Elles se transmettent peu de quartier infecté à quartier sain.
Clostridium perfringens responsable de mammite gangréneuse a également été isolé de lait de mammite clinique.

La transmission des germes aux quartiers 
Les mammites cliniques sont en général des mammites d’environnement, excepté pour Staphylococcus aureus. Le réservoir primaire des entérobactéries et de S. ubéris est la litière. Cette dernière est contaminée par les bouses. Les gîtes préférentiels pour S. aureus sont les lésions du trayon : gerçures, crevasses, éversion du canal du trayon…
La contamination des litières augmente lors de diarrhées ou lors du vêlage (les eaux fœtales favorisent la contamination bactérienne). Les facteurs de persistance et de développement sont : – la conception de l’habitat (surface par animal insuffisante, absence de séparation des parturientes…) – l’entretien du bâtiment (raclage et renouvellement des litières insuffisant, nature de litière inadéquat…) – mauvaise ambiance du bâtiment (orientation des vents dominants) Au delà de 106 coliformes/gramme de litière, le risque d’infection mammaire est considéré comme important.
Après la traite le canal du trayon reste dilaté pendant environ 2 heures. Il est important d’éviter que les vaches se couchent durant cette période (par exemple distribuer la ration après la traite).

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