CONGELATION DE LA SEMENCE DE CHIEN PREALABLEMENT REFRIGEREE : ETUDE EXPERIMENTALE
EXAMEN DE LA SEMENCE CANINE
L’examen de la semence est une étape préalable et indispensable à toute utilisation de la semence, que ce soit pour une insémination artificielle en semence fraîche, une réfrigération ou une congélation, afin d’essayer de prévoir les capacités de fertilisation de cette semence. En effet, la plupart des auteurs reconnaissent que plus la qualité de la semence est bonne, meilleur sera potentiel de fertilisation. Ainsi, même s’il n’a pas encore été possible de démontrer une réelle corrélation entre la fertilité d’un mâle et la qualité de sa semence, il convient d’évaluer le plus de paramètres morphologiques et fonctionnels possibles pour pouvoir prévoir la capacité de fécondation des spermatozoïdes.
Examen macroscopique
a. Volume
Le volume de l’éjaculat est très variable en fonction des individus, de leur âge, de leur taille et de la fréquence des récoltes. Pour chaque phase de l’éjaculat, le volume peut être compris entre : – 1 et 5 mL pour la première phase, – 1 et 3 mL pour la seconde phase, – 1 et 40 mL pour la troisième phase (LINDE-FORSBERG, 1995).
b. Couleur
Normalement, la première phase est translucide ou légèrement opaque, la seconde phase est laiteuse et opaque, et la troisième phase est translucide. Il est intéressant de noter que l’intensité de l’opacité de la seconde phase est corrélée à la concentration en spermatozoïdes. Ainsi, si la deuxième phase est translucide, cela suggère une azoospermie (FELDMAN et NELSON, 2004a). Des colorations anormales de l’une ou de plusieurs phases peuvent être observées : – une coloration jaunâtre, évoquant une contamination par de l’urine ou du pus, – une coloration verdâtre, mettant en évidence la présence de pus, ou – une coloration rougeâtre, suggérant un saignement prostatique ou pénien (FRESHMAN, 2002).
c. pH
Peu déterminé en routine, le pH des deux premières phases est normalement compris entre 6,3 et 6,7 tandis que le pH de la phase prostatique est compris entre 6 et 7,4. Une éjaculation partielle, une inflammation des testicules, de l’épididyme ou de la prostate sont des causes potentielles d’une augmentation du pH (FELDMAN et NELSON, 2004a).
Mobilité
La mobilité des spermatozoïdes doit être évaluée le plus rapidement possible après la récolte. a. Examen au microscope
Pour examiner la mobilité des spermatozoïdes au microscope, il faut observer une goutte de phase spermatique déposée entre lame et lamelle. Idéalement, l’observation doit se faire sur un microscope muni d’une platine chauffante à 37°C (voir photographie 3) pour éviter un ralentissement des spermatozoïdes dû à leur refroidissement. En général, cette évaluation ne nécessite pas de dilution. Toutefois, si la semence est trop concentrée, une dilution peut être réalisée avec du fluide prostatique, un dilueur ou une solution saline isotonique.
Une évaluation de la mobilité de masse au grossissement x100 peut être réalisée en première intention afin d’apprécier l’agglutination, les mouvements de réunion et de dispersion des spermatozoïdes. Une note est alors affectée à l’échantillon en fonction des mouvements observés..