Cours management de projet de l’artisanat à la révolution industrielle, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.
De l’artisanat à la révolution industrielle
Au commencement, il y avait les agriculteurs, les artisans, les maîtres et les domestiques. Le travail est dans les mains de corporations spécialisées. Les métiers s’exercent dans des petites structures. La transmission du savoir-faire se fait par le compagnonnage et l’apprentissage. L’absence de machine perpétue des pratiques anciennes et manuelles. Le maître artisan reçoit la commande, dessine l’objet, réfléchit à la manière de le fabriquer. Puis il passe à la réalisation en la soustraitant à des compagnons ayant des apprentis. Il est curieux de constater, encore aujourd’hui, que la première phase d’un projet : la fabrication d’un prototype, ressemble à une fabrication artisanale d’avant la révolution industrielle. Le chef de projet reçoit la commande, le bureau d’étude dessine l’objet, la fabrication du prototype est confiée à des prototypistes, puis finalisé en veillant à la qualité geste après geste comme pour un artisan. La révolution industrielle s’est construite autour de la machine à vapeur. Des bricoleurs de génie, des autodidactes en matière de techniques inventent des machines, mécanisent des opérations. Il n’existe à l’époque aucune grande école d’enseignement spécialisé et l’apprentissage se faisait d’homme a homme. Les premières concentrations industrielles apparaissent vers 1800 avec le secteur de la chimie. Le personnel des premières fabriques n’a aucune cohésion sociale, ni habitude de travail. L’ouvrier vient d’horizon divers, paysans, petits artisans, femmes, enfants. Le contremaître encadre l’atelier, fait les embauches, exerce un contrôle total sur l’ouvrier. Il est chargé de la coordination générale des activités techniques, des taches d’organisation du travail et de la gestion du personnel. Dans certains ateliers, l’introduction du machinisme et le développement de la parcellisation des taches ont rendu totalement obsolète les qualifications qui continuaient de reposer sur le savoir-faire des ouvriers professionnels, dont la compétence technique restait irremplaçable. Cette organisation perdure jusqu’au milieu du 18 ème siècle ou apparaît une nouvelle catégorie de technicien supérieur de niveau élevé : les ingénieurs. Ils vont s’installer au cœur des processus industriels et transformer l’organisation des entreprises. On introduit dans les entreprises des systèmes de comptabilité analytique pour suivre le travail en fabrication que l’on complète par des procédures de planification. Si la littérature de la révolution industrielle est imposante sur les ouvriers, conséquente sur les ingénieurs il existe très peu de chose sur les fondements des bureaux d’études. Ces salariés non manuels, de statut hybride qu’on a appelé les « travailleurs en cols blancs » ou « prolétaires en faux cols « . Le rôle essentiel d’un bureau d’études est de concevoir des objets. Le dessinateur doit transcrire le concept en un dessin permettant la fabrication de l’objet. Les plans techniques cotés des XVIIIe et XIXeme siècles se rencontrent rarement. On fait naître le dessin industriel moderne vers 1820 avec Gaspard MONGE inventeur de la géométrie descriptive. Le plan devient le projet d’une machine, d’un instrument, d’un outil à construire. Il est pourvu d’une échelle, de cotes, de lettres de renvoi à une notice explicative aidant à la réalisation de l’objet. Gaspard Monge en précise les principaux objectifs : » Le premier est de présenter avec exactitude sur des dessins qui n’ont que deux dimensions les objets qui en ont trois et qui sont susceptibles d’une définition rigoureuse. Le second est de déduire de la description exacte des corps tout ce qui suit nécessairement de leur formes et de leurs positions respectives « .
…….