Cours difficultés d’appréhension empirique des variables relatives à la population, tutoriel & résumé en pdf.
Les outils d’analyse en matière de population
L’analyse aussi bien rétrospective que prospective de la population ne peut être menée correctement sans clarifier le sens des principaux paramètres et variables nécessaires à de cette analyse, sans préciser les déterminants de ces variables et paramètres, et sans expliciter l’interdépendance entre ces grandeurs. Il est utile aussi d’attirer l’attention sur les difficultés d’appréhension empirique de ces grandeurs.
Les difficultés d’appréhension empirique des variables relatives à la population
L’analyse prospective de la population ne peut nullement démarrer du néant. Une lecture du passé, et donc une mise au point rétrospective, doit nécessairement précéder l’analyse prospective. Cette mise au point rétrospective ne peut s’élaborer sur la base de simples impressions. Elle fait donc nécessairement appel aux tendances du passé et du présent, tendances de préférence quantifiées. Or, ces tendances rétrospectives de la population renvoient souvent à des données empiriques en majorité non exemptes d’erreurs et d’imprécisions. Ces défectuosités entachent aussi bien les données relatives aux stocks que les données relatives aux flux.
Les données empiriques relatives aux flux de la population
Les données statistiques exprimées en termes de flux sont extrêmement utiles pour actualiser régulièrement les données exprimées en termes de stocks. Par exemple, l’effectif de la population d’un espace donné (pays, gouvernorat,…), observé tous les dix ans par les « recensements », ne peut être actualisé annuellement sans recours à certains flux démographiques tels les naissances et les décès (fournis par l’état civil) et le solde migratoire (fourni entre autres par le mouvement des voyageurs aux frontières). Toutefois, les lacunes caractérisant certains flux peuvent altérer la fiabilité de ces actualisations.
a) L’effectif des naissances : un peu partout dans le monde, les déclarations des naissances annuelles, voire mensuelles, tendent à s’améliorer sensiblement. Plusieurs facteurs combinés ont eu tendance à contraindre les ménages à mieux déclarer leurs naissances : l’inscription à l’école, l’accès à la santé publique, les allocations familiales, le droit à l’héritage, le quadrillage administratif plus poussé de la population.
En Tunisie, les sous-déclarations des naissances ont été depuis longtemps négligeables. Une enquête nationale démographique, menée en 1968-1969, a permis de vérifier que les naissances étaient enregistrées dans leur quasi totalité. Actuellement, l’enregistrement des naissances paraît donc proche de l’exhaustivité.
Ceci n’empêche que les données statistiques relatives aux naissances sont encore entachées de certaines insuffisances. Les données sur les naissances suivant le groupe d’âge de la mère, très utile pour l’estimation de l’ « indice synthétique de fécondité », sont manquantes pour certaines années. De même, les données sur les naissances selon le gouvernorat de résidence des parents font défaut pour certaines années. Ce manque de données altère évidemment l’analyse de l’évolution de la population en termes spatiaux.
b) L’effectif des décès : bien qu’à des divers degrés, la sous-déclaration des décès persiste encore un peu partout dans le monde, et en particulier dans les pays en développement. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ces sous enregistrements des décès : faible quadrillage administratif des populations, décès en très bas âge, défunt n’ayant pas laissé d’héritage, etc.).
En Tunisie, l’ « enquête nationale démographique » de 1968-1969 fait ressortir un sous-enregistrement des décès de l’ordre de 30%. Une enquête plus récente (1996) estime ces sous-déclarations des décès à seulement 15%. Ces sous enregistrements concernent surtout les décès d’enfants en bas âge en milieu rural. En milieu communal, l’inhumation ne pouvant avoir lieu sans permis d’inhumer, la non déclaration d’un décès est quasi impossible.
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