PRESENTATION DES ICS ET DU GISEMENT DE PHOSPHATE DE TAIBA : CADRES GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE DU GISEMENT

PRESENTATION DES I.C.S

Historique des ICS

La compagnie Sénégalaise des phosphates de Taïba (CSPT) a été créée en 1957. Le phosphate exploité par la CSPT était orienté vers l’exportation dès 1960. En 1976 la société des industries chimiques du Sénégal a vu le jour. Ce n’est qu’en 1984 avec le démarrage de la première unité de fabrication d’acide phosphorique des ICS, qu’une part croissante du minerai est transformée localement. En 1996, le groupe des ICS, né de la fusion-absorption des ICS et de la CSPT, achève une intégration verticale de la filière, à l’image de tous les concurrents des ICS, à travers le monde. Cette intégration, allant de l’extraction du minerai à la valorisation en engrais phosphaté assure à l’entreprise une grande souplesse dans la politique et la vente. En 1999 se fut la mise en œuvre d’une politique d’investissement pour le doublement de la production d’acide et l’ouverture d’une nouvelle mine à TOBENE. En 2001 on assiste au démarrage de la deuxième unité de production d’acide phosphorique et 2003 fut la date de démarrage de l’exploitation de la mine de TOBENE. Le 2 Février 2006 on note une réglementation préventive, la convention d’actionnaires Etats du Sénégal fut signée le 16 Juillet 2007. En 2008 c’est l’année du concordat et de la recapitalisation. 

Profil des ICS

Les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) sont le fruit de la coopération Sud-Sud notamment de la rencontre entre les besoins importants de l’Inde en acide phosphorique pour la fabrication d’engrais, et la disponibilité au Sénégal d’une mine de phosphate de grande qualité. C’est le plus grand complexe industriel du Sénégal produisant :  Du phosphate marchand à partir de la mine de Taïba, distante de quelque 100 km de Dakar ;  De l’acide phosphorique (P2O5), grâce à deux usines contigües, situées à Darou, à proximité de la mine ;  Des engrais, dans une usine située à Mbao (18 km de Dakar).  Le complexe industriel des ICS inclut également :  La commercialisation de ses produits et la fabrication de produits phytosanitaires, avec sa filiale SENCHIM ;  Le transport ferroviaire, avec sa filiale SEFIC,  La logistique (terminal et portique portuaire, sea-lines pour l’ammoniac et l’acide)  L’approvisionnement en eau (forage de MEKHE) et la production d’énergie. Au niveau du site minier, le gisement de phosphate de Taïba a été découpé en trois (03) panneaux d’exploitation d’étendues et de géométries variables (Figure 1). Figure 1: Carte de localisation des panneaux du gisement de Taïba (service de géologie d’exploration et d’exploitation des ics) Mémoire de Master Master II Environnement Sédimentaire, Mr Mamadou Chérif VOYEL Page 4  Le panneau de Ndomor Diop déjà exploité qui couvre une superficie de 4,8 km2 et situé à l’Est de la concession : subdivisé en Ndomor Diop (1960-1974) et Ndomor Diop (1974-1980).  Le panneau de Keur Mor Fall couvrant une superficie de 6,3 km2 déjà exploité, et situé plus au Nord par rapport au panneau de Ndomor Diop : subdivisé en panneau IIII (1980-1991) et le panneau II-IV (1991-2003).  Le panneau de Tobène, au Sud de la concession, actuellement en exploitation depuis 2003.

CADRE GEOGRAPHIQUE

Situation géographique Le gisement de phosphate de Taïba est situé dans le département de Tivaouane appartenant à la région administrative de Thiès. Il se localise plus précisément dans la commune de Darou Khoudoss entre Mboro et Tivaouane, à environ 80 km au Nord-Est de Dakar. Il occupe une vaste zone triangulaire longue de 22 km et large de 10 km, située entre 15° et 15°10’ de latitude Nord et 16° 43’ et 16°51 de longitude Ouest (figue 3). Figure 3 : Situation géographique du gisement phosphate de Taïba (FLICOTEAUX, 1982) 

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Contexte géomorphologie

Le vaste manteau de sables qui recouvre et commande l’aspect du paysage dans la région des Niayes résulte de la juxtaposition de plusieurs systèmes dunaires marquant l’évolution morpho-climatique du Quaternaire (Figure 4). Mémoire de Master Master II Environnement Sédimentaire, Mr Mamadou Chérif VOYEL Page 7 Figure 4: Schéma descriptif de la géomorphologie des Niayes (Source : BRGM 1986) Deux systèmes dunaires principaux ont été individualisés dans l’espace et dans le temps (Figure 5) : le système dunaire littoral constitués par les dunes vives (dunes blanches) et les dunes semi-fixées (dunes jaunes) et le système dunaire continental formé par les dunes fixées (dunes rouges). Figure 5 : Coupe schématique Ouest/Est de la zone des Niayes Source : PEZERIL ET AL (1986) Mémoire de Master Master II Environnement Sédimentaire, Mr Mamadou Chérif VOYEL Page 8 A l’interface de ce système apparaissent les niayes qui sont des dépressions interdunaires constituant un réseau de cuvettes morcelées et de chenaux qui découpent le système des dunes Ogoliennes.

Sols et Végétations

C’est une flore assez variée composée d’espèces guinéennes, soudaniennes et sahéliennes. Leur mise en place obéit à la disposition des unités morphopédologiques. C’est ainsi qu’on peut distinguer : 

Les sols minéraux bruts

Malgré leurs aptitudes agropastorales faibles, ces sols supportent une végétation discontinue et irrégulière d’arbustes peu exigeant en matières organiques. Citons entre autres Aphania senegalensis, Calotropis procera, Casuarina equisebifolia (projet de fixation des dunes blanches sur 300 m de large le long de la côte). 

Les sols peu évolués

Très sensibles à l’érosion éolienne qui affaiblit leurs aptitudes agronomiques, on remarque sur ces dunes jaunes une végétation constituée d’arbustes, des plantes buissonnantes et d’herbes annuelles vivaces : Maytenus senegalensis, Cenchrus bifforus, Acacia albida, Anacardium occidentale…

Les sols humifères

Ce type de sol se développe au niveau des dépressions inondables en saison des pluies. Ce sont des sols argileux très riches en matières organiques et propices aux cultures maraichères et légumières. La végétation se caractérise par « une diversité biologique avec de nombreuse espèces de la région phytogéographique de la forêt dense » (Diaw et al.., 1993). On y rencontre Acacia radiana, Prosopis africana, Fagara scanthoxyloïdes 1.2.3.4 Les sols organiques C’est le type de sol le plus étendu, avec des capacités agropastorales moyennes. Ainsi il porte une végétation à plantes herbacées annuelles dominantes. On y rencontre Ficus capensis, Sporobolus robustus, Imperata cylindrica …

Climats et pluviométrie

Située en bordure du littoral océanique, la ville de Mboro bénéficie dans son ensemble d’un climat particulier très différent du reste du Sénégal à la même latitude. Ce climat est commandé par deux cellules anticycloniques permanentes (Accores au Nord et Sainte-Hélène dans l’hémisphère sud), et par une cellule anticyclonique saisonnière (Maghrébine au Nord- Mémoire de Master Master II Environnement Sédimentaire, Mr Mamadou Chérif VOYEL Page 9 Est ou Harmattan). Ce climat est donc entièrement dominé par une circulation d’alizés. Le climat est principalement caractérisé par deux saisons fortes contrastées : – Une saison sèche et fraiche de Novembre à Mai ; – Une saison des pluies chaude et humide de Juin à Octobre. Quant à la pluviométrie elle varie au fil des années. Les données météorologiques de 2018 de la région de Thiès acquises au niveau de l’ANACIM sont représentées sur le diagramme ombrothermique (figure 6)

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