Coupe Ampataka (Cf. Photo 34)
Cette coupe de 26 m se situe sur la rive de la Sahatsio au nord d’Ampataka (Latitude S19°44’24.8’’/Longitude E047°02’58.8’’) vers 1636 m d’altitude. La rivière a creusé dans une succession de couches de produits volcaniques. Elle montre en même temps la nature des formations superficielles et la profondeur de l’incision de la rivière. L’épaisseur de la coupe suppose que soit la rivière avait une force exceptionnelle pour découper ces formations soit ce sont des formations moins résistantes, ce qui est le plus logique, car ce sont des produits volcaniques récents (coulées de lahars, cinérites, téphras). Photo 34.La Photo 34 montre au moins cinq couches de couleurs différentes. Sous un sol noir volcanique se sont intercalées des couches de lapillis et des cendres avec des blocs décimétriques. L’ensemble de la coupe présente une altération avancée et une structure très poreuse facilitant l’infiltration des eaux de pluie. Coupe Anteritery (Cf. Photo 35) Cette coupe est sur le premier affluent de la Sahatsio sur sa rive gauche dans le nord du Bassin –Anteritery- (Latitude S19°43’24.6’’/Longitude E047°02’53.8’’) vers 1721 m d’altitude. Elle mesure environ 12 m de haut et se situe sur la rive droite de la Sahatsio.
Coupe Est village Ambodivona
Cette coupe est située sur un petit affluent de la Sahatsio à l’ouest de l’Ivohibe dans le village d’Ambodivona. (Latitude S19°42’59.3’’/Longitude E047°03’12.5’’, Altitude : 1790 m). L’incision de la rivière a laissé sur les berges de véritables coupes sur lesquelles se dégage toute une série de couches de nature variée. Les produits volcaniques du sommet se sont déposés sur une épaisse couche d’argile imperméable qui limite l’infiltration des eaux. La base constitue une épaisse couche de sables caillouteux. L’altération des produits volcaniques au sommet a permis le développement d’un sol noir très fertile à une épaisseur très variée de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres.Bref, des changements paléoclimatiques et des conditions structurales particulières ont entrainé des variations climatiques et hydrologiques dans le bassin-versant de la Sahatsio. Une période plus humide et la morphologie de la région ont permis la formation des marais dans le bassin d’Antsirabe. Ces facteurs ont permis la mise en place de différentes couches qui sont des indices paléoenvironnementaux dans la région. Par exemple, les tourbes fossiles dans les dépôts superficiels. Leur mise en place correspondrait à la période glaciaire de 40 800 et 17 000 ans BP.
Puis, un réchauffement brusque de la température18 qui pourrait être lié aux activités volcaniques récentes a provoqué une déstabilisation du climat entre 17 000 et 9 800 ans BP. Celle-ci a ensuite influé les conditions hydrologiques du milieu. L’Holocène moyen et récent est marqué par un retour à des conditions encore plus humides et des températures plus basses. Les témoins de ces changements paléoclimatiques se présentent dans le paysage soit par des dépôts divers, preuves d’une phase de sédimentation, soit par creusement des cours d’eau dans ces sédiments témoignant l’effet d’une érosion linéaire avancée (BOURCART, 1957). En outre, l’altération marquée des formations superficielles (les pyroclastites, les cendres volcaniques, les coulées de lahars) est très récente et ne peut être que le résultat d’un climat tropical chaud et humide (RAZAFIMAHEFA, 2010). Ces formations ont d’ailleurs des significations paléoenvironnementales pour la région.
L’analyse de l’encaissement de la rivière Sahatsio dans son bassin-versant a démontré un fort creusement dans sa partie septentrionale et une érosion moindre en aval. Toutes les coupes rencontrées dans le secteur nord du bassin ont montré des matériaux de même nature qui forment les produits volcaniques. Leur épaisseur varie suivant leur localisation et leur niveau d’altération montre une très forte potentialité à l’action de l’érosion à cause de leur structure favorable à l’infiltration des eaux. La coupe du secteur Sahatsio-rizière témoigne de son côté, l’évolution morphologique du bassin depuis la mise en place des sédiments jusqu’à l’incision des cours d’eau dans les formations superficielles. Les datations réalisées sur les tourbes de cette coupe ont révélé un âge absolu autour de 14 400 ans BP. Cela explique l’incision récente de la Sahatsio du point de vue géologique.