SPIRITUALITE – ESOTERISME
Questions de spiritualité à dissoudre dans un Océan de Conscience
« Partagez vos 5 meilleurs tuyaux dans votre spécialité ».
Ca, c’est mon ami Yvon, spécialiste du blogging et du copywriting, qui vient de le demander à une poignée de blogueurs de tous horizons.
Aie ! Lui ai-je répondu, des « tuyaux » ou des « astuces » dans le domaine de la spiritualité !!!
Ca existe, ça ?
Mais comme je crois en l’avenir des événements inter-blogs, j’ai quand même fini par mitonner 5 grandes questions de spiritualité… à dissoudre – cela va sans dire – dans un océan de non-réponse.
De quelle manière la spiritualité peut-elle contribuer à mon dév. personnel ?
Mauvaise question !
La spiritualité est aux antipodes du développement personnel.
Développer la personnalité n’est pas compatible avec la spiritualité.
Pourquoi ?
Parce que la spiritualité – qui est un processus naturel et non pas une méthode – n’a d’autre effet que de déchiqueter patiemment l’idée que vous êtes une personnalité.
« Si tu veux être le Tout, veille à n’être quelque chose en rien » disait Jean de la Croix.
Développer la personnalité n’est cependant nullement condamnable.
Tant qu’à croire être quelqu’un, mieux vaut que ce quelqu’un paraisse à peu près sain, relativement stable, à la fois fort et souple… plutôt que de ressembler à une épave passant le plus clair de son temps à geindre et à accuser le sort.
Ca ne se discute pas !
Entre les affreux qui investissent toute leur énergie à s’entre-tuer ou à bousiller la planète, et les adeptes d’un développement personnel soucieux d’harmonie, de bonheur et de positivité… ce n’est certainement pas les seconds que je vais critiquer !
Toutefois, la chose est extrêmement facile à résumer :
Tout ce que recherche le développement personnel est résolument écarté par la spiritualité.
Le propos numéro un du développement personnel est de vous aider à réussir votre vie.
Voyons ce que Jean Bouchart d’Orval pense de la question… dans cette vidéo.
Prenons un autre exemple : la métaphore du verre à moitié vide ou à moitié plein.
Le développement personnel vous invite à le voir à moitié plein.
Je le répète, c’est mieux que de le voir à moitié vide, mais…
Mais la spiritualité, elle, vous invite au contraire à vous déshypnotiser des états psychiques dans lesquels vous plongent les concepts « à moitié vide » ou « à moitié plein ».
Nous verrons, un peu plus loin, que la spiritualité vous conduit au-delà des paradoxes.
Alors, si vous pensez que le verre est à moitié plein, elle vous répondra :
qu’il est à moitié vide, histoire de vous faire visiter l’illusion opposée à la vôtre,
puis qu’il est à la fois plein et vide, et ni plein ni vide,
et enfin qu’il n’y a jamais eu le moindre verre.
La spiritualité est une auberge espagnole dans laquelle vous apportez votre manger, votre petit monde personnel… et où on vous l’étouffe sans autre forme de procès.
Elle ne vous apporte rien.
Vous vouliez des conseils, voire des « astuces », des techniques, des méthodes…
La spiritualité n’en a aucune !
Comme le dit si bien Tony Parsons dans cette vidéo, rien n’est plus décevant, pour le mental, que la spiritualité. D’ailleurs, non seulement elle ne vous donne rien, mais elle vous enlève tout… ou, tout au moins, tout ce que vous appelez « vous », votre ego.
Pourquoi vous fait-elle un coup pareil ?
Parce que, sans ego, tout n’est plus qu’éveil.
Plus le moindre rêve d’un verre à moitié plein ni d’une vie réussie !
La spiritualité peut-elle donner un sens à ma vie et au monde ?
Mauvaise question !
C’est la religiosité qui donne du sens (j’entends un « sens » intelligible mentalement).
Elle passe même son temps à ça !
La religiosité est ce qui, en l’absence de Connaissance directe, relie le monde matériel extérieur à l’univers psychique.
Et c’est ce qui, par la même occasion, sustente le germe du mental humain dans le terreau de l’animalité.
Expliquons-nous…
Plongé dans l’inconnaissance, le mental humain a peur.
Et la peur faisant naître le besoin de se rassurer, ce mental va réagir de deux manières… bien animales :
par la fuite, en inconscientisant ce qui lui fait peur,
par la résistance, en secrétant un flux continu d’interprétations du monde.
Ce sont ces interprétations, ces réponses, ce sens, que fabrique la religiosité, qu’elle provienne d’un chamanisme, d’une religion, d’une philosophie matérialiste, d’une méthode de développement personnel, etc., etc.
Aucune de ces réponses n’est spirituelle.
La spiritualité établit son quartier général dans un état de non-réponse, d’ouverture, de vacuité.
Le « sens », la spiritualité le balaye de son scepticisme :
« Non, le Réel n’est pas ceci ; le Réel n’est pas cela… ».
Chaque expérience mentale, chaque réponse, chaque sens donné, est rejeté jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, plus aucune croyance, plus aucun espoir.
Et là, comme disait Jean Bouchart d’Orval… c’est les vacances !
Quelle est la meilleure doctrine spirituelle ?
Mauvaise question !
Si vous cherchez la bonne doctrine, voyez plutôt du côté de la religiosité.
Surtout si vous recherchez « la meilleure » !
La spiritualité n’est pas un supermarché.
C’est une cuvette de WC !
Vous y déposez votre ego et vous tirez la chasse.
Vous ne vous demandez plus si un ego lavé ne serait pas plus propre qu’un ego pas lavé. Vous tirez la chasse !
Vous ne vous demandez plus s’il faut croire que « la Vérité est blanche » ou que « la Vérité est noire ». Vous noyez vos idées noires et vos idées blanches dans le siphon, et vous les laissez s’en aller à l’égout.
Vous n’êtes plus un croyant.
Que voulez-vous dire à un croyant ?
Si vous voulez croire qu’Untel est ressuscité après sa mort, ou que le monde a été créé il y a 5 000 ans… eh bien allez-y, croyez !
Aucun argument ne pourra entamer cette croyance.
Vous voulez croire ? Ca vous fait plaisir ? Ne vous privez pas !
Mais ça n’a rien à voir avec la spiritualité.
La spiritualité consiste à dé-croire.
À prendre conscience que la Vérité est au-delà des points de vue bloqués sur blanc ou noir.