Les répercussions des compressions budgétaires dans l’aide au développement

Dans les relations internationales, on fait face à un ensemble complexe d’acteurs qui interagissent dans un environnement donné. Les ONG sont des acteurs qui, sur la scène internationale, se sont au fil des années positionnés favorablement. De ce fait, nous avons voulu mettre l’accent sur les origines et les définitions des ONG, pour ensuite présenter les deux ONG étudiées dans la présente recherche.

L’histoire nous permet de mieux comprendre les situations actuelles. C’est pourquoi il est important de faire un retour dans le temps et de reconstituer l’histoire des ONG.

Les origines des ONG remontent à 1839, bien qu’elles aient été représentées dans les affaires internationales depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Cependant, le terme a fait son apparition en 1945 avec la création des Nations Unies, remplaçant le terme d’association internationale utilisé jusque-là (Ryfman, 2004). Toujours selon le même auteur, trois évènements ont marqué l’évolution des ONG :

– Les deux guerres mondiales permettent d’assister à l’avènement d’associations qui portent assistance aux victimes. Ce sont des ONG qui sont plus humanitaires par leur présence fréquente sur les lieux de conflits armés, mais aussi lors de catastrophes naturelles.

– La décolonisation de nombreux pays au milieu du XXe siècle permet aux ONG d’élargir leurs champs d’action, passant à l’aide au développement des pays du tiers-monde (Ryfman, 2004). Elles ont connu leur émergence sur la scène internationale dans les années 1960, en tant que « modèle alternatif aux appareils publics de coopération bilatérale et multilatérale » (Pierre-Jean, 2002).

– La fin de la guerre froide et le clivage est-ouest ont permis aux ONG d’étendre leur action à l’ensemble de la planète.

Si, au départ, le champ d’action des ONG était limité, aujourd’hui il est largement élargi à d’autres secteurs. Nous pensons à l’aide humanitaire, à l’aide au développement, à la préservation de l’environnement, à la défense des droits de l’homme, à la construction de la paix, à la promotion du commerce équitable et à la recherche de fonds.

Philippe Ryfman établit une distinction entre les ONG, ce qui selon lui permet d’écarter les fausses ONG, c’est-à-dire celles qui ont des intérêts étatiques ou commerciaux(Ryfman, 2004). À cet effet, il reconnaît cinq caractéristiques aux ONG :
– La notion d’association ;
– La forme juridique particulière (association à but lucratif dans la plupart des droits nationaux) ;
– Le caractère autonome et indépendant (par rapport à l’État et aux entités privées, entreprises, églises…) ;
– La référence à des valeurs partagées;
– La dimension transnationale de l’action (Perroulaz, 2004).

Malgré les caractéristiques qui permettent de reconnaître les ONG, il n’existe toujours pas de définition unanime. Sous l’appellation d’ONG, il y a une diversité d’organismes qui peuvent prendre la forme soit d’une association, d’une fondation, d’une institution ou d’un mouvement.

Pour Philippe Ryfman, les ONG constitueraient une catégorie hétérogène qui rassemble des citoyens s’associant pour défendre un idéal au bénéfice d’autrui. Elles seraient aussi indépendantes de la sphère étatique et de la sphère privée marchande (Ryfman, 2009).

Dans les relations internationales, on définit les ONG comme des acteurs dont l’action dépasse le cadre des frontières d’un État et qui participent activement aux relations et aux communications traversant les frontières (Braillard & Djalili, 2012). Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) stipule, dans sa résolution 1996/31, que « toute organisation qui n’est pas établie par une entité gouvernementale ou par une convention intergouvernementale sera considérée comme une organisation non gouvernementale ».

Selon l’Union des associations internationales, on entend par ONG : Toute association composée de représentants appartenant à un ou plusieurs pays et qui est internationale par ces fonctions, la composition de sa direction et les sources de son financement. Elle n’a pas de but lucratif et bénéficie d’un statut consultatif auprès d’une organisation intergouvernementale.(Josepha, 2000) p44-45 .

Au Canada, une ONG est définie comme un organisme sans but lucratif constitué en personne morale et enregistré au Canada, qui assure des services à l’échelle locale, régionale ou nationale sans liens légaux avec un gouvernement provincial, territorial ou fédéral (Newton, 1999). Partant de ces nombreuses définitions, nous avons jugé adéquat de procéder à la présentation des deux ONG étudiées dans la présente recherche.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE
CONSIDÉRATIONS CONTEXTUELLES, THÉORIQUES ET MÉTHODOLOGIQUES
CHAPITRE UN
CONTEXTE
1.1 Les ONG : origines et définitions
1.1.1 Origines et définitions
1.1.2 Le Centre de solidarité internationale et le Centre d’étude et de coopération internationale
1.2 Les ONG et l’évolution de l’aide officielle au développement du Canada
1.2.1 Rôle et évolution de la politique d’aide au développement canadienne
1.2.2 Typologies des ONG canadiennes
1.3 La situation économique du Canada
1.3.1 Le déficit budgétaire canadien un problème déjà connu
1.3.2 Les compressions budgétaires comme solution
1.4 Les répercussions des compressions budgétaires dans l’aide au développement
1.4.1 La place du Canada en matière d’aide au développement
1.4.2 Le nouveau virage de la politique fédérale d’aide au développement
CHAPITRE DEUX
LE DESIGN DE LA RECHERCHE ET LE CADRE CONCEPTUEL
2.1 Enjeux et présentation générale du cadre et objectif du projet
2.1.1 Les constats issus des éléments de contextes
2.1.2 Objectif de la recherche et questions de recherches
2.1.3 Hypothèses de la recherche
2.1.4 La pertinence de la recherche
2.2 Le cadre conceptuel de la recherche
2.2.1 La coopération internationale
2.2.2 La pauvreté
CHAPITRE TROIS
LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
3.1 L’approche générale de la recherche
3.1.1 Le choix de l’approche qualitative et quantitative
3.1.2 Le positionnement épistémologique : l’interprétativisme
3.1.3 Le cadre de la recherche: l’approche systématique
3.2 La collecte des données
3.2.1 La collecte des données primaires
3.2.1.1 Le terrain de recherche
3.2.1.2 Le choix des participants à l’étude
3.2.1.3 La priorisation de l’entrevue semi-dirigée
3.2.2 La collecte des données secondaires
3.2.2.1 Le traitement et l’analyse des données secondaires
3.2.2.2 Les contraintes de la recherche
3.3 La validité et la fiabilité de la recherche
DEUXIÈME PARTIE
RÉSULTATS
CHAPITRE UN
ANALYSE DES RÉSULTATS
1.1 Impacts des compressions sur le budget du CSI et du CECI
1.1.1 Le Centre de solidarité internationale (CSI)
1.1.1.1 Impact sur le budget du CSI
1.1.1.2 Impact sur la répartition des dépenses du CSI
1.1.1.3 Impact sur le nombre d’employés du CSI
1.1.1.4 Impact sur la répartition du financement octroyé par le CSI selon les pays d’intervention
1.1.2 Le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI)
1.1.2.1 Impact sur l’évolution du budget du CECI
1.1.2.2 Impacts sur la répartition des dépenses du CECI
1.1.2.3 Impacts sur l’évolution des activités du CECI (Projets-programmes volontaires)
1.2 Comparaison des stratégies mises en place par les organismes pour faire face aux compressions budgétaires
1.2.1 Alternatives développées par le CSI pour faire face aux compressions budgétaires
1.2.2 Mesures adoptées par le CECI pour faire face aux changements dans la coopération internationale
CONCLUSION

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *