La théorie cognitivo – comportamentale (TCC)

Dans ce qui suit, je vais aborder quelques notions de Théorie cognitivo – comportementale qui seront utiles dans la vérification des objectifs de recherche et des hypothèses

Dans l’antiquité, Marc-Aurèle disait que lorsqu’un évènement nous chagrine, ce n’est pas l’évènement en-soi, mais l’interprétation que l’on donne à cet évènement (SALAMAT A., 2012). Autrement dit, la réalité observée, les faits, ne sont ni bons ni mauvais en soi ; c’est notre interprétation, la valeur et l’importance que nous leur donnons qui les transforment en un bonheur ou une catastrophe.

Cette bribe de sagesse, qui relève après tout d’une observation pragmatique, fait partie des conceptions de plusieurs cultures et philosophies anciennes. Lors de l’âge de la raison, la théorie cognitivo – comportementale arrive à la même conclusion et  décrète que cela est une stratégie où, pour modifier la perception d’une situation, nous devons modifier l’interprétation.

Les trois dimensions du TCC

La TCC est une approche qui part de l’idée qu’on a 3 types d’outils pour interagir avec le monde :
– la cognition
– les émotions (affects)
– les comportements (ouverts, couverts)

Le comportement (ou séquence de comportements) peut se manifester sous 3 formes (ibid.):
a) verbal
b) non-verbal
c) les actes – ouverts (visibles)
– couverts (non-visibles sensations physiologiques)
La cognition est source de comportement. Elle contrôle également les émotions.

La cognition peut être définie ainsi : l’activité mentale qui permet dans une situation donnée, de trouver un sens, de l’interpréter, de l’appréhender. En fonction de l’interprétation, nous décidons d’un comportement qui peut être adopté ou non (approche cognitiviste pure) (SALAMAT A., 2012).

Les émotions comportent 2 aspects (loc.cit.):

a) Les affects, en tant qu’états affectifs élémentaires, sont classés dans à peu près 8 grandes catégories. En fonction de l’intensité, on va leur donner des noms spécifiques (ex : la colère, qui peut aller de l’agacement jusqu’à la rage).

Les catégories d’émotions sont : la peur, la colère, la tristesse, la surprise/choc, le dégoût, la honte, la culpabilité, la joie.

b) Les sensations physiologiques : Chaque affect va s’accompagner d’une sensation/ manifestation physiologique spécifique pour chaque être humain (par exemple la chair de poule, le regard qui brille, les mains moites, les maux de ventre, etc.).

Les comportements, les émotions et la cognition, sont interdépendants les uns des autres, dans une boucle rétroactive (feed-back). Il ne peut pas y avoir une émotion sans qu’une pensée ne soit émise et qu’un comportement ne soit produit.

Les schémas cognitifs (Cottraux, 1998) :

Le traitement de l’information suscité par une situation génère un encodage qui engendre à son tour des émotions positives / négatives. Les schémas ainsi formés génèrent le comportement (SALAMAT A., 2012).

Caractéristiques de schémas :
• Sont inconscients et stockés dans la mémoire ;
• Correspondent à un ensemble de savoirs acquis ;
• Sont activés par un événement donné, c’est-à-dire le stimulus. A partir de ce stimulus-là, on peut remonter vers les schémas ;
• Orientent les comportements, pensées et émotions. En connaissant les schémas, on peut désactiver les boucles rétroactives (le comportement répétitif).

Cottraux postule que :
➤ L’activité cognitive exerce une influence sur les émotions ;
➤ Certaines réponses émotionnelles correspondent à des « perturbations » ;
➤ Les distorsions cognitives sont à la base d’émotions et de comportements mal adaptés ;
➤ Il est possible d’influencer les émotions et les actes en travaillant sur les structures de la pensée.

Le sentiment d’efficacité personnelle (BANDURA, 2002) 

Le sentiment d’efficacité personnelle est « la croyance de l’individu dans sa capacité à atteindre un objectif en recourant à certains comportements » (BANDURA 2002 cité par SALAMAT A., 2012). Le comportement est associé à un résultat attendu: « si j’agis ainsi, alors …. ». Cette croyance est un fondement majeur du comportement. Bandura relève que s’il y a une obligation pour un certain comportement, on développe une résistance. Nous nous questionnons dans ce sens sur l’efficacité de l’aide contrainte… Cette croyance influence concrètement le comportement dans ses divers aspects :
• L’énergie mise dans la réalisation du comportement ;
• Le niveau de persévérance ;
• La résilience face à la difficulté (capacité de tolérer les difficultés) ;
• Les pensées qui soutiennent ou freinent ;
• Le niveau de stress ressenti face aux contraintes exercées par l’environnement (niveau émotionnel).
Le sentiment d’efficacité personnelle influence ainsi le degré de réussite d’une action/ projet, etc. Plus il y a un sentiment d’efficacité personnelle élevé, plus il y a de la persévérance et un engagement constructif face à la difficulté. Plus il y a un sentiment d’efficacité personnelle faible, plus il y a de l’abandon et une attitude de retrait.

Table des matières

1. PHASE PREPARATOIRE
1.1. Motivations
1.2. Qu’est-ce que l’ennéagramme
1.3. Les origines et l’évolution de l’ennéagramme
1.4. L’ennéagramme et ma démarche – quelle légitimité
1.5. Quel lien avec le travail social
1.5.1. L’utilisation de l’ennéagramme par l’educateur social – quelle
légitimité ?
1.6. Questionnement épistémologique
1.7. Population-cible et problématique
1.8. Question de départ
1.9. Objectifs de recherche
1.10. Hypotheses
2. LE CADRE CONCEPTUEL.
2.1. Le concept de la personnalité
2.1.1. La structure de personnalite selon la psychanalyse
2.1.2. La théorie de l’attachement et son influence sur la structure de personnalité et l’image de soi
2.2. Les types psychologiques selon Jung
2.3. La théorie cognitivo – comportamentale (TCC)
2.3.1. Les trois dimensions du TCC
2.3.2. Les schémas cognitifs (Cottraux, 1998)
2.3.3. Le sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 2002)
2.4. Les théories de l’apprentissage et le concept de soi
2.4.1. La théorie de l’attribution
2.4.2. La théorie du behaviorisme pragmatique
2.5. La personnalité et la distance socio-normative (DSN)
2.6. Le concept de soi selon L’écuyer
2.7. Le paradigme humaniste et existentiel
2.8. La psychologie transpersonnelle
2.9. La personnalité dans la perspective de l’ennéagramme
2.9.1. La théorie des centres
2.9.2. Les sous-types de l’ennéagramme
2.9.3. Les 9 ennéatypes
3. Conclusion

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