Cours finance d’entreprise définition et mesures de la rentabilité

Extrait du cours finance d’entreprise

INTRODUCTION
Traditionnellement, on dit que la finance d’entreprise est une gestion sous contraintes qui signifie que la finance d’entreprise répond à 3 impératifs fondamentaux :

  • Impératif de rentabilité
  • Impératif de solvabilité
  • Impératif de flexibilité

Les 2 premiers sont d’ordres financiers, tandis que le troisième est de nature managériale.
Rentabilité = capacité de l’entreprise à dégager un résultat bénéficiaire.
Solvabilité = capacité de l’entreprise à honorer ses échéances.
Flexibilité = capacité de l’entreprise à faire face aux modifications de son environnement.
Entre ces 3 impératifs, on dit qu’il existe un équilibre instable. Une gestion optimale de l’entreprise devrait conduire à ce qu’elle soit simultanément rentable, solvable et flexible.
Dans la pratique, il est très difficile pour une entreprise de satisfaire ces 3 contraintes. En général, les entreprises ne pensent même pas à la flexibilité, elles se concentrent essentiellement sur la rentabilité, ceci au détriment parfois (ou trop souvent) de la solvabilité.
La finance d’entreprise est un moyen et non pas une finalité. En d’autre terme, c’est un outil puissant de la gestion d’entreprise. Pour être efficace, la finance d’entreprise doit être scientifique, elle doit répondre à un certain nombre d’outils.
CHAPITRE I : LA RENTABILITÉ
Section 1 – Définition et mesures de la rentabilité :
Définition :
La rentabilité c’est la capacité/l’aptitude de l’entreprise à dégager ou à sécréter un résultat bénéficiaire, c’est-à-dire un bénéfice net comptable positif.
Au-delà de sa simplicité, cette définition soulève 2 questions :

  • Quel résultat obtenir ?
  • À quel niveau (global ou particulier) faut-il saisir l’étude de la rentabilité ?

La notion de rentabilité est mesuré par :
Le niveau de résultat à obtenir :
La comptabilité générale impose l’élaboration de 3 documents comptable : le bilan, le compte de résultat et l’annexe. Le résultat permet de calculer le Résultat Net Comptable (RNC) calculer comme la somme produits et somme charges :

  • RNC > 0 = bénéfice
  • RNC < 0 = déficit

Le RNC est repris dans le bilan dans capitaux propres du passif du bilan. Dans le compte de résultat on distingue 3 types d’opérations :

  • Exploitation
  • Financière
  • Exceptionnelle

Ces 3 types d’opération donne lui à 3 résultats intermédiaires :

  • Le résultat d’exploitation
  • Le résultat financier
  • Le résultat exceptionnel

Précisément, selon le résultat obtenu pour le calcul de la rentabilité, on n’obtiendra pas la même mesure de la rentabilité. Le choix de tel ou tel résultat va dépendre, pour le calcul de la rentabilité, tout simplement des acteurs intéressés par la rentabilité.
Si on prend par exemple les actionnaires, ils seront intéressés par une rentabilité financière et les responsables de production par une rentabilité d’exploitation.
À quel niveau faut-il saisir l’analyse de la rentabilité ?
On distingue 2 niveaux de rentabilité :

  • La rentabilité globale. Celle qui résulte du capital économique (=ensemble des actifs physique de l’entreprise). Selon la taille de l’entreprise (PME PMI ou grande entreprise), l’horizon d’étude de la rentabilité ne sera pas le même.
  • Lorsque l’on considère un investissement en particulier, la rentabilité du projet d’investissement est qualifiée de rentabilité d’opération.

Les mesures de la rentabilité :
La rentabilité globale :
Elle est appréciée au travers de la notion de seuil de rentabilité.
La notion de point mort ou seuil de rentabilité :
L’analyse de seuil de rentabilité permet de déterminer le montant du CA au-delà duquel l’entreprise devient rentable. L’analyse du seuil de rentabilité repose sur ce qu’on appelle le compte d’exploitation analytique de l’entreprise. Il classe les charges de l’entreprise selon leurs degrés de variabilités, c’est-à-dire en fonction de leurs natures.
Dans ce compte d’exploitation analytique, il y a les charges fixes et les charges variables :

  • Les charges fixes sont invariables quoi que soit le niveau d’activité de l’entreprise.
  • Les charges variables dépendent du niveau d’activité de l’entreprise.

Le point mort correspond au montant du CA pour lequel l’entreprise ne réalise ni perte ni profit.
Le modèle de base du point mort :
Q= nombre d’unité produite
p = prix unitaire de vente
= coût variable unitaire
CF= charges fixes
CV=charges variables
Au point mort, c’est-à-dire au seuil de rentabilité, on a la relation suivante :
Avec m= marge sur coût variable unitaire
On obtient :
à Point mort en quantités
à Point mort en volume
Le point mort peut s’exprimer en quantité c’est-à-dire sous la forme de , il peut s’exprimer également en volume de chiffre d’affaire
Déterminer le point mort revient donc à calculer un volume de production correspondant a un volume de chiffre d’affaire.
La notion de levier d’exploitation
Le levier d’exploitation est le coefficient qui permet de mesurer la sensibilité du résultat à une variation de l’activité.
Définition : c’est le rapport entre la variation relative du résultat d’exploitation et la variation relative de la production vendue c’est-à-dire :
L’élasticité du résultat par rapport à l’activité
Les ratios de rentabilité globale
Les ratios de rentabilité globale permettent de mesurer la rentabilité d’exploitation et la rentabilité financière.
On peut mesurer la rentabilité d’exploitation par l’intermédiaire de 2 ratios :

  • Le ratio qui correspond au taux de marge brute d’exploitation (TMBE)

Le TMBE permet de mettre en évidence combien 1 € de CA génère d’EBE. Ce ratio est intéressant  car il utilise l’EBE c’est-à-dire le résultat d’exploitation de l’entreprise indépendamment des opérations financières et exceptionnelles.
Lorsque l’entreprise maîtrise suffisamment ces coûts et ces prix de vente, ce ratio devient un bon indicateur de sa rentabilité d’exploitation. Il permet de faire des comparaisons avec des ratios d’autre entreprise. La comparaison est pertinente car ce ratio ne tient compte que des opérations d’exploitation. Ce ratio, en définitive exprime la performance de l’entreprise au niveau industriel et commercial.

  • Le ratio de la rentabilité économique nette

Actif économique = capitaux propres + dette de l’entreprise
Ce ratio, il intéresse les dirigeants et les investisseurs potentiels de l’entreprise. Car il est calculer après amortissement il est plus précis que le ratio de rentabilité économique brut qui est :
La mesure de la rentabilité financière se fait à partir de 2 ratios :

  • Le ratio des capitaux propres

Il exprime combien 1€ de capitaux propres génère de résultat net comptable. Ce ratio est destiné principalement aux actionnaires de l’entreprise, car ce sont les actionnaires qui capitalisent l’entreprise. Et à ce titre ils s’attendent à une rémunération légitime de leur rémunération en capital.
Ce ratio exprime la capacité de l’entreprise à rentabiliser ces capitaux engagés du point de vue de l’entreprise
Ce ratio renseigne la capacité de l’entreprise à rémunérer ces actionnaires sous la forme de distribution de dividendes, point de vue des actionnaires. Il est donc fondamental pour tous actionnaires qui désirent investir dans l’entreprise.
En terme d’analyse ce ratio doit être suffisamment élevé pour que l’actionnaire soit inciter à investir toute ou partie en action de l’entreprise.
Toutefois on doit avoir vis-à-vis de ce ratio une certaine prudence car un ratio élevé peut signifier une insuffisance de capitaux propres c’est-à-dire une faiblesse de l’entreprise.  Inversement, un  taux faible n’est pas forcément péjoratif ou pénalisant pour l’entreprise car il peut parfois cacher des phases d’investissement important et dans ce cas les amortissements des investissements viennent diminuer les bénéfices.
Dans la pratique, ce ratio il peut se calculer à partir du résultat d’exploitation c’est-à-dire

  • Le ratio de rentabilité des capitaux permanents

Les capitaux permanents, c’est les capitaux propres + les dettes financières de long terme.
Ce ratio est destiné à la fois aux dirigeants de l’entreprise et au créancier de l’entreprise. Les créanciers c’est-à-dire les banquiers et les obligataires (ce qui détiennent les obligations de l’entreprise : l’obligation correspondant a un titre de dette).
Ce ratio exprime la capacité de l’entreprise à rentabiliser les ressources misent à sa disposition à MT et LT.
Dans la pratique ce ratio est calculé à partir du résultat d’exploitation.
La rentabilité d’opération :
La rentabilité d’opération c’est la rentabilité relative à tout projet d’investissement. La rentabilité d’opération est liée a un projet d’investissement, il existe 2 grandes méthodes de mesure de cette rentabilité : les méthodes basés sur l’actualisation, et les méthodes non basés sur cette technique.
Toutes ces méthodes sont fondées sur une optique financière qui consiste à comparer la mise de fond initiale c’est-à-dire la dépense d’investissement avec les recettes générées par le projet d’investissement lui-même.
Du point de vue financier, investir c’est renoncer à des liquidités présente dans le but d’obtenir dans le futur des liquidités plus importantes. Cette définition de l’investissement inclus donc une dimension temporelle, cette dimension nécessite le recourt à l’actualisation.
Sur un plan strictement financier, un projet d’investissement se caractérise par des dépenses initiales qui correspondent à des sorties de fond et par des recettes futures correspondant à des entrées de fond.
La détermination de la durée de vie de l’investissement est primordiale et cette durée de vie correspond à la durée de vie économique du bien dans lequel l’entreprise investit.
Cette durée de vie économique est différente de la durée de vie fiscale qui correspond à la durée d’amortissement. Cette durée de vie économique est également différente de la durée de vie technique du bien qui tient compte de l’obsolescence du bien.
On distingue 4 grandes catégories d’investissement :

  • Les investissements de capacité : produire plus
  • Les investissements de productivité : produire mieux
  • Les investissements de diversification : produire autre chose
  • Les investissements en recherche développement : produire autre chose dans l’avenir.

Les flux de revenu futur générés par un projet d’investissement sont qualifiés de « flux de trésorerie prévisionnel. »
Ces flux de trésorerie prévisionnel correspondent à la différence entre produits encaissable et les charges décaissable compte tenu de la fiscalité.
Afin de calculer les différents critères de sélection d’un projet d’investissement on doit calculer le coût moyen pondéré du capital.

  • Le CMTC où le coût du capital, c’est le coût moyen pondéré des différentes sources de financement de l’entreprise que sont respectivement : les capitaux propres et les dettes financières.

La pondération de ces 2 sources de financement correspond à leur poids dans la structure financière de l’entreprise.
La structure financière correspond à la combinaison des dettes bancaires et financières nettes et des capitaux propres auquel l’entreprise à accès pour son financement.
Le coût du capital est dont constitué respectivement du coût des capitaux propres et du coût des dettes financières.  Dans la structure financière on omet volontairement l’autofinancement, sans pour autant que l’autofinancement soit gratuit.
Le coût des dettes financières, c’est le taux d’intérêt actuel constaté sur le marché de la dette.
Le coût des capitaux propres correspond à un coût d’opportunité pour les actionnaires. C’est la rémunération attendue ou exigés par un actionnaire sur son capital en action de l’entreprise compte tenu du niveau de risque encouru.
En finance,  toutes prises de risque doit être rémunéré.
Du point de vue de l’entreprise, c’est le coût relatif implicite des fonds propres de l’entreprise.
Il existe 2 grandes méthodes pour évaluer le coût de capitaux propres de l’entreprise :

  • Le modèle actuariel
  • Le MEDAF (modèle d’équilibre des actifs financiers)

Au total le coût du capital ou CMPC correspond au taux de rentabilité minimum que doivent dégager les projets d’investissement pour créer de la valeur c’est-à-dire pour être financièrement rentable.

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